Le Palais El Abdellia de La Marsa a accueilli mardi dernier, un public amateur de musique classique, venu nombreux assister au spectacle musical de la troupe Dhikhrayet (souvenirs) et ce, à l'occasion de la fête de la musique, célébrée comme chaque année, le 21 juin. Au menu, des morceaux instrumentaux ainsi que des chansons arabes classiques puisées dans le répertoire oriental et tunisien qui ont été merveilleusement jouées et interprétées par l'ensemble du groupe. Les 15 musiciens et les 10 chanteurs qui le composent, nous ont transposés dans un monde féérique, à travers des textes et des compositions de genres divers, alliant la magie de la poésie arabe engagée à la nostalgie du chant classique et même populaire. Le morceau instrumental Tounis al jadida (la Tunisie nouvelle) du grand chanteur-compositeur, feu Ali Riahi, a ouvert le spectacle. Une façon de célébrer et de chanter la révolution tunisienne, tout en rendant hommage à un pionnier de notre patrimoine musical. Place fut ensuite cédée à la dernière partie de noubat ed'dhil du malouf tunisien, avant que le poète Aboul Kacem Chabbi ne signe sa présence par une très belle interprétation du poème Iradat el hayat (la volonté de vivre) qui a exalté l'assistance. Le concert se poursuivit avec une reprise de frag Ghzali de Saliha, chantée avec brio et enthousiasme par la jeune Chama Gargouri qui a démontré, par son timbre particulier et ses qualités vocales, qu'elle peut aller loin . La poésie engagée a été encore une fois là, quand la chaude et puissante voix de Hajer Chabchoub a enchanté le public par la fameuse chanson Ahkili ân Baladi (raconte-moi mon pays) de la célèbre Libanaise Fayrouz, paroles et composition des frères Rahbani. Fayçal Besbes lui, a été dans un tout autre registre en nous interprétant une merveilleuse taqtouqa égyptienne, de Abdelaziz Mahmoud intitulée Chouf Chouf. Fortement appréciée par l'assistance, Fatma Triki lui a succédé, nous interprétant une chanson-référence de l'inoubliable Farid Latrach, nawit adari (j'ai voulu camoufler). Une pure merveille, d'autant plus que cette jeune a fort bien réussi sa prestation. On a ensuite eu droit à Basâab âla rouhi de Mahmoud Kamel, chantée avec bonheur par Taher Manoubi, avant que Jamila Hagui nous ne nous offre un grand moment de plaisir avec la merveilleuse mahlaha ichet el fallah (qu'elle est belle la vie du paysan), de Mohamed Abdelwahab. Après un sammaï Chad ârbane, la soirée s'est achevée par un dawr interprété en chœur par l'ensemble du groupe. Un concert, somme toute réussi, même si nous savions que cette troupe allait nous surprendre par un nouveau produit de sa création.