Lors d'une conférence de presse tenue mardi dernier, a été annoncée l'entrée du réseau Eunic en Tunisie. Il s'agit de l'«Union européenne des instituts nationaux de culture», un réseau global basé à Bruxelles. Comme en Tunisie, bon nombre de ces instituts sont représentés, travaillant jusque-là chacun de son côté, Eunic a voulu profiter de la nouvelle situation dans le pays, favorable à plus de partenariat, pour renforcer son action dans l'union. L'accord signé le 6 juin rassemble le British Council, l'institut Goethe, l'IFC, la délégation Wallonie-Bruxelles, l'institut italien de culture, l'institut Cervantès et les sections culturelles des ambassades d'Espagne, de Grèce et des Pays-Bas. Dans ce sens, Daniel Soil, délégué de la Wallonie-Bruxelles à Tunis et également, pour un an, le premier président d'Eunic Tunisie, a affirmé que «la présence d'Eunic en Tunisie a pour finalité de mieux mettre en valeur la diversité culturelle européenne, mais aussi de relier les artistes, personnes travaillant dans le secteur culturel en Tunisie, à ceux des pays européens pour une coopération plus efficace». Cet accord est déjà entré en vigueur puisque le réseau a concrètement commencé son action. Pendant la conférence de presse, les représentants des instituts culturels européens ont présenté les projets à venir d'Eunic. Le plus proche est le FEST ou festival des arts numériques. Cette fête de la culture digitale en est à sa 5e édition et bénéficie depuis le début de l'aide de l'Union européenne. C'est là qu'intervient son directeur Afif Riahi pour expliquer que les institutions tunisiennes font encore la sourde oreille à l'égard de sa manifestation qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Elle se tient du 23 au 26 juin à l'Acropolium de Carthage avec des installations permanentes, des ateliers et des concerts. Le deuxième événement est une rencontre de break dance, qui sera accueillie par Mad'art et par l'école K'danse du 2 au 6 juillet. L'initiative vient d'un groupe de jeunes Tunisiens, le collectif Art solutions, pour lequel des professionnels mondialement connus feront le déplacement pour former le jury. Au programme, des boty (battle of the year) ou compétition entre les groupes. Le gagnant pourra représenter la Tunisie à l'échelle africaine. La décentralisation culturelle est prévue dans l'action d'Eunic. Elle se manifeste à travers un circuit de cinéma ambulant qui visitera 13 régions du pays en juillet et août. Le circuit a été mis en place en partenariat avec des associations de cinéma comme la FTCA, la FTCC et l'ACT et ce sont les clubs de cinéma locaux qui ont choisi les films et qui sont responsables des débats. Les films seront projetés pendant une soirée dans chaque région, sur un écran géant de 10 mètres sur 12. Constitué en 2006, le réseau Eunic compte 30 membres représentant 26 pays. Les organismes membres sont regroupés en pôles afin de développer des activités au niveau local. Son action en Tunisie vient de commencer et elle concerne, comme partout dans le monde, le renforcement de la coopération culturelle, la création de partenariats durables entre professionnels et l'encouragement de la compréhension mutuelle. Dans le futur proche, au courant de l'année 2011, Eunic va organiser des conférences consacrées aux politiques régionales en Afrique et en Amérique latine.