Le sénateur républicain John McCain n'était pas de la partie, hier à la conférence de presse tenue au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis. Annoncé à la tête d'une délégation composée de sept dirigeants d'entreprises américaines, il n'a pas pu rallier Tunis à cause d'un problème d'avion. Ce fut à l'ambassadeur américain d'introduire cette conférence et de présenter les membres de la délégation qui comprend de grosses pointures du monde des affaires, dont notamment le PDG de General Electric, le président de la chaîne Marriot, l'ancien sous-secrétaire d'Etat au Moyen-Orient, aujourd'hui président de la zone Europe, Afrique et Moyen-Orient de l'entreprise Bechtel, le président de la Zone Afrique et Moyen-Orient de la société Coca-Cola, le vice-président de Boeing International…Pratiquement tous les grands secteurs comme l'aéronautique, l'hydrocarbure, la consommation et l'hôtellerie sont représentés. Cette visite initiée par le sénateur McCain a pour principale mission l'identification des opportunités d' investissement en Tunisie. La révolution du 14 janvier a, en effet, ouvert de nouvelles perspectives de coopération avec les Etats-Unis d'Amérique qui ont manifesté un intérêt particulier pour le développement du partenariat économique avec notre pays. «L'idée est de soutenir la Tunisie en cette période de transition et de découvrir les opportunités qui s'offrent aux hommes d'affaires et aux entreprises américaines», devait préciser l'ambassadeur américain. «La plupart des secteurs stratégiques sont représentés et nous sommes engagés à investir davantage en Tunisie», explique Jeff Immelt, président de General Electric. «Nous allons découvrir comment s'effectue la transition, discuter avec les responsables et les hommes d'affaires tunisiens des moyens de renforcer la coopération et le partenariat avec les entreprises tunisiennes», ajoute-t-il. Avec une population de dix millions d'habitants, la Tunisie ne représente pas un marché concurrentiel pour les multinationales américaines, mais « c'est sa position stratégique qui les intéresse le plus». Pas de projets concrets pour l'instant. «Mais l'important c'est que la volonté existe et l'on part d'une approche structurellement sereine pour mettre en place un développement dont l'impact se fera ressentir à long terme», explique Jeff Immelt. Position relayée par le vice-président de Boeing International Jeffrey L.Johnson qui considère que «son entreprise a un avenir en Tunisie et qu'il faudra, par conséquent, œuvrer à lancer une ligne directe entre la Tunisie et les Etats-Unis pour encourager les investisseurs américains à venir souvent ici». Même impression chez le représentant de la chaîne Coca-Cola, Curtis A.Ferguson qui voit en la Tunisie un grand marché et demeure, par conséquent, optimiste quant aux nouvelles opportunités qui vont s'offrir de part et d'autre, prévoyant un doublement des investissements dans les prochaines années. A son tour, le président de la chaîne Marriott International, Edwin D.Fuller, abonde dans le même sens affirmant, que «la Tunisie est un pays touristique par excellence et que malgré la conjoncture difficile, elle réussira à surmonter les difficultés. L'environnement commercial et touristique y est propice. C'est pourquoi nous travaillons, actuellement, avec des hommes d'affaires tunisiens et nous avons identifié un certain nombre de projets que je ne pourrai annoncer avant qu'ils ne soient finalisés». Des franchises de renom, notamment dans le secteur de l'agroalimentaire et du fastfood, sont intéressées par le marché tunisien. Aussi, faudra-t-il adapter la législation tunisienne aux besoins de ces investisseurs, la loi tunisienne sur la franchise n'autorise pas les multinationales du fastfood, par exemple, à s'implanter en Tunisie. Près de 80 compagnies américaines sont déjà installées en Tunisie. Aucune d'entre elles n'a quitté le pays après les évènements qui ont suivi la révolution du 14 janvier. Avec l'amélioration de la situation sociale et politique, l'environnement des affaires en Tunisie sera plus prometteur. Les membres de la délégation sont unanimes. Ils cherchent la transparence, la sécurité économique et la liberté d'initiative. Les ingrédients nécessaires pour tout investissement étranger. Ils ont confiance que la Tunisie réussira sa transition dans les meilleures conditions possibles.