Par Amor CHRAIET En première analyse des chiffres publiés par le ministère de l'Education, concernant les résultats du bac, on peut considérer que les 52,23 % de réussite à la session principale représentent un bon score. En effet il n'est pas loin du taux définitif du bac 2001 (pour les deux sessions) où on n'avait enregistré que … 57 % ! Ce taux est le meilleur depuis 2002. Or le meilleur taux, toujours dans la première session, était celui de l'année dernière (2010), soit 50,2 %. Et, il ne faut pas oublier qu'en 2009 on n'avait atteint que 42,39 %. Donc il y a lieu de croire que c'est bon à prendre, que la moisson n'est pas du tout mauvaise et que le reste est très prometteur. Connaissant la détermination des ajournés, en raison de plusieurs motivations (c'est un défi à relever, une volonté inébranlable de figurer parmi des bacheliers de la liste 2011 et puis le nombre des ajournés représente moins du tiers des candidats) il n'est pas difficile de réaliser un taux qui soit égal ou proche du record enregistré en 2003. C'est une année qui détient, justement, le taux de réussite le plus élevé et qui est resté jusque-là inégalé. Il s'agit précisément du fameux 74,2 % obtenu au cours des deux sessions. La première année du troisième millénaire (2001), elle, a commencé par un mauvais départ en enregistrant seulement 57 %. Puis ce taux est passé à 68,1 % en 2004, à 65,3 % en 2005 et à 62,9 % en 2006. Si on se place en 2009, force est de constater que le taux final de réussite à l'échelle nationale à l'examen du baccalauréat n'a atteint que 55,48 %. Autrement dit, une différence de -3,2 points par rapport à ce qui a été réalisé au cours de cette session principale de 2011. Un autre indice favorable a trait au nombre des admis. En 2009, ce sont quelque 57.204 admis du premier coup sur 134 129 candidats, en 2010 ce sont 10.000 de plus soit 67.520 sur un total de 134.511 et cette année c'est 65.045 sur 124.300 candidats! Autre indicateur à prendre en compte, il s'agit des estimations du ministère qui table sur un chiffre global de 80.000 nouveaux bacheliers. C'est-à-dire un taux de réussite final tournant autour de la moyenne obtenue au cours de cette décennie (environ 60 %). Il faudrait, pour atteindre ce chiffre, que 15.000 autres candidats décrochent leur bac au cours de la session de contrôle. Notre sentiment est que l'enjeu n'est pas du tout impossible. Pour être optimiste on dirait que les 60 % seront largement dépassés. Et, pourquoi pas ne pas frôler, de nouveau, les 70 % de 2003 ? Soyons donc confiants et donnons du courage à nos enfants ajournés. Ils en ont bien besoin. Où sont passés les lycées pilotes ? Mais cela ne nous fera pas oublier les refusés qui sont au nombre de 15.359, soit 12.36 % du total ! Ils ont besoin d'un soutien moral avant tout. L'autre enseignement que l'on pourrait tirer est celui de la perte de vitesse des établissements pilotes. Durant plusieurs années c'étaient leurs candidats qui volaient la vedette en raflant les listes des lauréats. Depuis au moins deux ans on note un certain recul, voire même un recul certain, des candidats issus de ces lycées. Sur les 7 meilleures moyennes appartenant aux différentes sections, seuls deux lauréats viennent des lycées pilotes (l'un de Nabeul et l'autre de Béja). Les autres sont inscrits dans des lycées ordinaires. Les "pilotistes" comme ils aiment s'appeler sont sur le point d'être détrônés. Réagiront-ils ? Depuis l'année dernière ils ne l'ont pas fait. Car ils ont encore perdu une place par rapport à 2010. Déjà ils avaient trois places dans le palmarès pour l'année passée. Deux places étaient revenues à deux élèves du même lycée pilote (celui de Monastir) et un unique candidat de Sfax. Géographiquement, aussi, on remarque un glissement vers le Nord. A côté de cette domination qui commence à être battue en brèche, il y en a une autre plus tenace, c'est celle des filles. Elles sont là, aux premières loges. Elles accaparent les meilleures moyennes, elles sont en tête des listes, elles sont plus nombreuses à décrocher leurs diplômes… Parmi les meilleures moyennes nationales 4/7 sont détenues par des filles. Quoique la moyenne la plus élevée revienne à un garçon (19,66/20 suivie de 19,39 pour une fille). Pour 2011, les filles dépassent de loin leurs camarades garçons. Alors que 39,32 % d'entre ces derniers ont réussi à la session principale, ce sont 60,68 % des filles qui l'ont fait ! Bravo les filles !