Il était venu en Tunisie, il y a une dizaine d'années, porté par le goût de l'aventure, celui de la découverte, et on ne sait quelle nostalgie, quelle quête, quel mirage. Il y découvrit des amis, et comme tous ses prédécesseurs, une lumière, des ombres, un éblouissement esthétique, un environnement. Ce ne fut donc pas par hasard que Tony Laroy, le Suédois, devint presque tunisien, et vint se réchauffer à l'incandescence de nos couleurs, à l'irradiation de notre lumière. Cet homme simple, qui a su garder les pieds ancrés au sol, appartient cependant à un univers étrange, réminiscences peut-être d'un monde où le surréel était intimement lié au quotidien, où les elfes et les druides faisaient partie de l'imaginaire, où rien n'est impossible, et où tout peut être vrai. Il en ressort un étonnant syncrétisme, fécond pour la création artistique, et totalement imprévisible. Enrôlé dans le groupe d'artistes et de créateurs qu'anime l'atelier AD93 — rappelons que c'est à Driba qu'il a exposé pour la première fois — il campe sur nos terres depuis deux années, préparant une étonnante exposition polyforme, multi-expression qui chevauchera trois galeries à la fois, marquant la ville de La Marsa de son sceau artistique. «A travers ses dessins, collages ou peintures, Tony Laroy nous invite à contempler et à découvrir à travers son regard unique un monde saisissant, un monde vivant, plein d'humour et de sévérité, de tristesse et de bonheur sans que cela ne soit jamais contradictoire ou opposé», écrit de lui Mohamed Messaoudi qui l'a découvert, encore que l'on se demande qui a découvert l'autre. Et Mohamed Messaoudi ne parle pas des installations dont Tony Laroy a investi l'espace Driba, des mosaïques et céramiques réalisées dans ses ateliers, et des mille et une interprétations d'une créativité débordante Suivez donc Laroy dans sa conquête pacifique des cimaises de La Marsa. Il est dans toutes les galeries de la ville cette semaine, vous ne pouvez le manquer.