A Saint Florent le Vieil, petit village français, longtemps connu des seuls amoureux de ce site charmant, un festival atypique convie, depuis quelques années, le monde entier à ses portes. Il s'agit des «Orientales», journées consacrées aux musiques et traditions d'Asie et d'Orient qui propose, chaque début d'été, à un public d'afficiendos, une programmation élitiste et éclectique, intelligente et pointue. Initiée par Hervé et Michèle de Charette, dirigée, au niveau de la programmation artistique, par Alain Weber qui, on s'en souvient, dirigea le festival trop tôt disparu de Tozeur, cette manifestation reçoit, ce week-end et pour la première fois, la Tunisie . En effet, en même temps que les étoiles du palais royal du Cambodge, que la fanfare du Rajasthan, que les jeunes gotipua de l'Orissa et que les masques de la lune du Burkina Fasso, se sont produits hier et se produiront aujourd'hui, Ryadh Zawech et la troupe de stambeli de Sidi Ali Lasmar «Le passé donne des racines à l'avenir. La transmission d'une culture ou d'un patrimoine fonde l'identité d'un peuple. C'est pourquoi Les Orientales ne sont pas, et ne seront jamais un festival en quête d'exotisme. A nos yeux, les arts présentés, qu'ils soient sacrés ou profanes, festifs ou narratifs, sont encore enracinés dans le présent et le nourrissent….Des mondes bougent. La Tunisie, à laquelle nous rendons hommage avec la présence des stambélis, qui interprètent un ancien rituel d'origine africaine, en constitue un exemple flagrant», déclare notamment Hervé de Charrette, président du festival. Les enfants spirituels de Sidna Bilal, premier muezzin de l'Islam, auront donc été présents à Saint Florent le Vieil, cette semaine. Assurant la survivance et l'assimilation des traditions subsahariennes hausa, bori et kanori, ils auront recréé un microcosme rituel où cohabitent esprits noirs et blancs, de l'ancien royaume hausa aux rives de la Méditerranée. Le mausolée de Sidi Ali Lasmar de Bab Jedid est l'un des derniers lieux où ces cérémonies se pratiquent.