• L'armée n'a pas l'intention de faire appel, de nouveau, aux réservistes • 49 incendies et 530 hectares endommagés durant la période du 1erjuin au 20 juillet 2011 • Saison céréalière : la moisson enregistrera 20 millions de quintaux, soit le double de la saison précédente «La situation sécuritaire est actuellement sous contrôle total à la suite des actes de violence, de vandalisme et de pillage que viennent de vivre plusieurs régions de l'intérieur, à l'instar des villes de Menzel Bourguiba, de Tajerouine et de Bizerte. Les unités de l'armée nationale ont contribué également à la lutte contre les incendies qui ont ravagé plusieurs forêts, à travers plusieurs régions du pays en assurant 13 interventions au cours desquelles plusieurs équipements (camions et hélicoptères) ont été utilisés en vue de venir à bout du feu». Le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, représentant du ministère de la Défense nationale, a fourni, hier, ces données aux journalistes lors du point de presse bihebdomadaire organisé par la cellule de communication relevant du Premier ministère. Et le responsable de relever que les unités de l'armée nationale ont contribué à assurer les meilleures conditions à la moisson des céréales, au plan du transport, du stockage des quantités collectées ainsi qu'à celui de la protection des dépôts de stockage. Pour ce qui est de la situation à la frontière tuniso-libyenne, le colonel-major Ben Nasr a souligné une stabilité remarquable «dans la mesure où les affrontements se sont déplacés vers la région de Tripoli, bien que la journée du mardi ait enregistré la tombée de quelques missiles ‘‘Grad'' sur le poste frontalier El Ouazen (du côté du territoire tunisien) mais sans faire de dégâts humains». «La journée du mercredi 20 juillet a enregistré l'entrée de 7.062 réfugiés dont 6.300 Libyens. La situation sécuritaire et sanitaire est dans l'ensemble bonne. Toutefois, nous œuvrons, en coordination avec les organisations internationales spécialisées, à les rapatrier dans les plus brefs délais vers leurs pays d'origine ou vers les autres pays qui acceptent de les accueillir», a encore souligné le colonel-major. Répondant aux interrogations des journalistes, il a précisé qu'une enquête a été ouverte par le ministère de l'Intérieur pour savoir s'il y a une main criminelle derrière les incendies qui ont ravagé des centaines d'hectares de forêt, et a indiqué que les structures sanitaires opérant dans les camps de réfugiés à la frontière tuniso-libyenne s'activent à entourer les réfugiés du meilleur encadrement possible et à apporter aux patients atteints de sida et de tuberculose les soins nécessaires. L'armée tunisienne dispose-t-elle des moyens militaires et logistiques lui permettant d'assurer l'invulnérabilité du pays ? Le colonel-major Mokhtar Ben Nasr a fait remarquer que «les forces armées nationales disposent des équipements qui leur permettent d'assumer leur mission de la meilleure manière possible». Il a ajouté qu'il n'est pas dans l'intention du commandement de l'armée de faire appel, de nouveau, aux soldats ou officiers de réserve, insistant, par la même occasion, sur l'engagement de l'institution militaire à protéger la révolution et à faire en sorte qu'elle concrétise ses objectifs. «Notre armée est une institution patriotique dont l'objectif premier est de veiller à l'invulnérabilité de la Tunisie, à la préservation de sa souveraineté et à la défense de son intégrité territoriale», a-t-il fait remarquer, assurant que les «frontières tunisiennes sont sous la protection des forces armées et que la lutte contre le trafic des armes aux frontières sud du pays constitue une action quotidienne de la part des différentes unités de l'armée nationale». 49 incendies et 530 hectares endommagés Deuxième intervenant, M. Habib Abid, directeur de la préservation des forêts au ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, a axé son intervention sur les incendies ayant ravagé ces derniers jours les forêts tunisiennes. Il a relevé que 49 incendies ont été enregistrés durant la période allant du 1er juin au 20 juillet, occasionnant l'endommagement de 530 hectares. Il a précisé également que la Tunisie connaît une moyenne de 150 incendies par an, causant la perte de 300 à 1.400 hectares. Pour ce qui est de l'incendie de Dar Chichou (CapBon), déclenché le 14 juillet, il a précisé qu'il a été maîtrisé grâce aux efforts des différents intervenants (ministères de l'Intèrieur, de l'Agriculture et de l'Environnement, de l'Equippement, des unités de l'Armée nationale...) occasionnant, toutefois, la perte de 400 hectares qui seront très difficiles à reboiser. Y a-t-il une main criminelle derrière l'incendie de la forêt de Dar Chichou, surtout que les citoyens de la région ont remarqué que chaque fois que l'on parvenait à maîtriser le feu dans une partie de la forêt, un autre foyer éclatait ? M. Habib Abid a annoncé qu'une instruction judiciaire a été ouverte en vue de démasquer les éventuels auteurs de cet incendie, mais «pour le moment, rien n'autorise de pencher pour une quelconque conclusion», ajoutant que les services du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement n'ont pas demandé d'aide étrangère en vue de venir à bout des différents incendies. Céréales : 9 millions de quintaux collectés Mme Amel Nafti, directrice générale de la production agricole au ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, a indiqué que l'on s'attend à enregistrer une moisson céréalière de l'ordre de 20 millions de quintaux, soit le double de la moisson de la saison 2010. Elle a précisé que depuis le démarrage de la moisson, on est parvenu à collecter 9 millions de quintaux (de blé et d'orge) accueillis par 200 centres de collecte ouverts à travers l'ensemble du pays. «Nous enregistrons actuellement la collecte de 225 mille hectares par jour. Toutefois, la qualité des céréales collectées est considérée comme moyenne, au vu des conditions climatiques», a-t-elle ajouté. Mme Nafti a fait savoir que les services du ministère de l'Agriculture s'emploient actuellement à stocker les quantités de céréales collectées et à réduire autant que possible les quantités qui se trouvent encore en plein air.