• L'incendie constitue la menace la plus répandue dans les régions céréalières • Une commission chargée de la protection de la récolte contre les actes de vandalisme et d'endommagement et une autre de la moisson, des centres de collecte et du stockage • Le Kef : les prévisions portent sur une production de 2.9 millions de quintaux contre 700.000 quintaux au cours de l'année écoulée repartis en 830.000 quintaux de blé dur, 322 mille quintaux de blé tendre, 1.750.000 quintaux d'orge et 5 mille quintaux de tritical La production céréalière souffre souvent de plusieurs problèmes ayant trait au stockage. En effet, plusieurs quantités de blé et d'orge sont perdues lors du transport ou du stockage en plein air. Si des agriculteurs sécurisent leur production dans les silos, d'autres préfèrent attendre (parfois durant une longue période) et une averse même passagère peut avarier les céréales, ce qui entraîne un manque à gagner important pour les agriculteurs, mais aussi pour le pays qui a besoin de chaque graine afin de réduire les importations. Cette fois, les menaces de destruction de la récolte inquiètent autorités et producteurs. Au cours de la dernière période, des agriculteurs ont reçu des menaces‑: verser une somme d'argent ou voir leur récolte incendiée! Pourtant, la campagne céréalière fait l'objet de suivi de la part du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement. Des dispositions ont été prises, selon des sources du ministère, en vue de protéger la récolte contre tous les dangers. En effet, deux commissions ont été constituées : l'une est chargée de la protection de la récolte contre les actes de vandalisme et d'endommagement dû notamment aux incendies alors que la deuxième est chargée de la récolte et de la préparation des différents centres de collecte pour assurer le stockage des quantités produites dans les meilleures conditions. A lui seul, le gouvernorat du Kef, l'un des grands producteurs céréaliers du pays, compte 26 centres de collecte d'une capacité de 800.000 quintaux. Les prix ne cessent d'évoluer Mieux encore, des commissions locales sont constituées dans chaque délégation avec la participation des parties concernées et particulièrement les premiers concernés, à savoir les agriculteurs. Car la production ne peut être protégée efficacement que par ceux qui ont sué des jours durant pour voir les épis se développer en utilisant les intrants et des matières dont les prix ne cessent d'évoluer! Dans cette région du Nord-Ouest, la production est estimée, si tout va bien, à 2.9 millions de quintaux de céréales contre 700.000 quintaux au cours de l'année écoulée repartis en 830.000 quintaux de blé dur, 322.000 quintaux de blé tendre, 1.750.000 quintaux d'orge et 5.000 quintaux de tritical en plus de 190.000 tonnes de fourrages au lieu de 78.000 tonnes l'année précédente. Selon le constat effectué jusqu'ici dans les surfaces des grandes cultures, l'état des plantations (blé et fourrages) est satisfaisant, ce qui laisse présager d'une campagne prometteuse à condition toutefois que les vandales ne s'en mêlent pas. La collecte des fourrages se déroule dans des conditions normales avec un taux de 50% pour le foin vendu sur place à raison de 4 et 4,5 dinars la botte. Les ressources humaines pas toujours disponibles Le prix a connu une baisse dans la mesure où la botte se vendait à 5 et 6,5 dinars l'année dernière, selon le ministère de l'Agriculture. Pourvu que la récolte continue à ce rythme sans accrocs. Les moissonneuses-batteuses font l'objet régulièrement de maintenance — par les services techniques du commissariat régional au développement agricole en coordination avec les parties prenantes au niveau régional — en vue de remédier à toute défectuosité et d'améliorer leur performance. Certains agriculteurs sont, cependant, confrontés à des problèmes d'ordre matériel et humain les empêchant de mener à bien la récolte. Les ressources humaines ne sont pas toujours disponibles en nombre suffisant, alors que les machines sont hors de fonction de temps à autre vu leur vétusté. Ils ont peur également de voir leur production partir en fumée suite aux incendies que certains énergumènes s'apprêtent à déclencher. D'où la nécessité de faire preuve en permanence de vigilance de la part des agriculteurs en premier lieu, même si le ministère les a rassurés à ce sujet promettant son soutien et sa détermination à sauver la saison céréalière.