La différence était énorme avant-hier entre l'EST et le ST pour un billet en finale de la coupe de Tunisie. Les semaines passent et ne se ressemblent pas pour l'Espérance de Tunis. Une semaine après avoir été tenue en échec à Alger par le MCA en Ligue des champions, les «Sang et Or» se sont remis sur orbite en dominant la demi-finale de la coupe de Tunisie. Si leur victoire aux dépens d'une équipe stadiste amorphe se passe de tout commentaire, c'est plutôt la manière qui est discutable. La physionomie de la partie en dit long sur le déséquilibre des forces. Autant l'Espérance était complète dans ses lignes en dépit de l'absence de Chammam, Traoui, Derbali et Banana, autant le Stade Tunisien traînait son impuissance comme une âme en peine. Le résultat aurait pu être plus lourd, n'eussent été les nombreux ratages, notamment par Darragi, Ayari, M'sakni, Ben Hammouda et M'hirsi. Les Espérantistes ont su malgré tout rectifier le tir pour s'en sortir à bon compte. Le problème de l'équipe de Nabil Maâloul, cependant, concerne deux volets : le rythme du jeu et la synchronisation. A propos de rythme, l'Espérance ne sait pas appuyer suffisamment sur l'accélérateur dans les moments opportuns. L'énergie fait le jeu, c'est vrai, mais là où le bât blesse, c'est au niveau de la vitesse d'exécution. Les «Sang et Or» donnent parfois l'impression de tomber dans l'autosatisfaction et la facilité, et cela peut leur porter préjudice comme cela a été le cas face au club algérien du MCA. Les camarades de Korbi ouvrent toujours le score, puis font du surplace. A propos de synchronisation, l'Espérance dispose de deux joueurs talentueux, à savoir Youssef Msakni et Oussama Darragi. Tout doit être construit autour de ces deux éléments de valeur. Or, nous assistons parfois à un étrange spectacle, celui de longs ballons balancés directement de la défense vers l'attaque essentiellement en direction de Ayari. Erreur monumentale, dans le sens où le jeu des «Sang et Or» risque ainsi de devenir stéréotypé. Il n'y a pas le feu en la demeure, mais il faudrait, d'autre part, intégrer Ayari et prochainement N'djeng dans le collectif de l'équipe. Face au ST, Ayari, Darragi et M'hirsi en ont fait à leur guise. Il est temps sans doute d' y remédier face à l'ESS et Al Ahly dans les deux prochaines sorties décisives. A part cela, l'Espérance a prouvé qu'elle sait se relancer au moment opportun. Et c'est là une qualité des grosses cylindrées.