Le procès pour meurtre de l'ancien ministre égyptien de l'Intérieur, Habib El-Adli, a été reporté au 3 août pour se tenir en même temps que celui du président déchu Hosni Moubarak. Habib El-Adli est apparu hier sur le banc des accusés pour l'ouverture de son procès, retransmise en direct par la télévision d'Etat, mais le juge a rapidement prononcé le renvoi au 3 août prochain. L'ancien ministre de l'Intérieur de M. Moubarak est accusé d'avoir donné l'ordre de tuer des manifestants pendant le soulèvement populaire de janvier et février, qui a conduit à la chute du régime et a fait officiellement près de 850 morts. Des centaines de manifestants, parmi lesquels les familles des victimes, étaient venus assister au procès devant un tribunal du Caire, et ont jeté des pierres sur le convoi qui a évacué l'ancien ministre du tribunal. Le procès pour meurtre de M. Adli et de plusieurs de ses anciens collaborateurs sera fusionné avec celui, prévu à la même date, de M. Moubarak et de ses deux fils, Alaa et Gamal, qui font face aux mêmes accusations pour la répression du soulèvement. Personnage-clé de l'ancien régime, particulièrement craint et détesté par la population, Habib El-Adli a déjà reçu une première condamnation à 12 ans de prison pour corruption. Près de six mois après la chute de M. Moubarak, des dizaines d'anciens responsables ou proches du régime déchu sont en prison, condamnés ou en attente d'un procès, pour des accusations de meurtre ou de corruption. Les manifestants qui occupent la place Tahrir depuis plus de deux semaines réclament toutefois une justice plus ferme et plus rapide, et accusent l'armée désormais au pouvoir en Egypte de faire preuve d'indulgence à l'égard des amis de M. Moubarak.