Le Temps-Agences - Le procès pour malversations financières de l'ex-ministre égyptien de l'Intérieur, le très impopulaire Habib El-Adli, s'est ouvert hier, le premier d'une figure de l'ancien régime de Hosni Moubarak. Debout dans le box, vêtu de l'uniforme blanc réglementaire des prévenus, El-Adli a calmement nié les accusations de blanchiment d'argent et de détournement de fonds qui pèsent sur lui. Evincé du gouvernement fin janvier, l'ancien ministre a été arrêté le 17 février, près d'une semaine après la chute de M. Moubarak sous la pression de la rue. Le juge a ajourné le procès au 2 avril après une suspension de séance d'une dizaine de minutes, suite à de vifs échanges entre des avocats qui se sont portés volontaires pour représenter la société civile et la défense. “C'est le bourreau de l'Egypte!”, a crié Hussein Abou Eissa, l'un de ces avocats, en parlant du prévenu. L'avocat de Habib el-Adli, Mohammed Youssef Mannaa, a demandé plus de temps pour étudier l'affaire, affirmant ne pas avoir encore reçu un dossier crucial. Il a refusé de parler à la presse à la fin de la séance. Selon le juge, l'ancien ministre de l'Intérieur est accusé d'avoir abusé de sa position pour vendre un terrain à un promoteur sous contrat avec le ministère de l'Intérieur pour plus de 4,8 millions de livres égyptiennes (environ 800.000 dollars). Il est aussi accusé d'être impliqué dans une opération de blanchiment d'argent d'une valeur de plus 4,5 millions de livres (environ 760.000 dollars). Ces accusations n'ont pas satisfait les militants pro-démocratie, qui veulent le voir jugé pour des violations des droits de l'Homme. Habib el-Adli est d'ailleurs visé par une autre enquête pour avoir ordonné de tirer à balles réelles sur les manifestants pendant la révolte. Ibrahim Bassiouni, l'un des avocats représentant la société civile, a demandé au juge d'autoriser les télévisions à filmer le procès, estimant qu'il était “du droit du peuple de voir cet assassin dans le box”.
Deux morts dans des violences confessionnelles ; une église incendiée Le Temps-Agences - Deux hommes ont été tués vendredi dans des violences entre musulmans et chrétiens dans le village de Soul près du Caire et une église y a été incendiée hier, a indiqué l'agence officielle égyptienne Mena, citant un responsable de la sécurité. “Décès de deux personnes et incendie de l'église Al-Chahidaine dans des heurts entre deux familles”, a affirmé ce responsable. Les violences ont été provoquées par une relation amoureuse entre un chrétien et une musulmane du gouvernorat de Helwan, au sud du Caire, qui a suscité l'ire de leurs familles. Une querelle a éclaté entre les deux familles dans le village de Soul, aboutissant vendredi à des violences dans lesquelles le père du chrétien et celui de la musulmane ont été tués, selon un autre responsable de la sécurité. Après les funérailles du père de l'Egyptienne hier, un groupe de musulmans s'est rendu à l'église du village et y a mis le feu. L'armée a réussi à éteindre l'incendie et à rétablir le calme, selon le responsable. Les Coptes, ou chrétiens d'Egypte, représentent de 6 à 10% de la population du pays.