Le gouvernement britannique espère profiter des futurs retombées économiques des Jeux olympiques de 2012. Outre les effets immédiats liés à la construction d'infrastructures et au tourisme, le véritable enjeu est à long terme pour la croissance. Le 27 juillet 2012, débuteront officiellement les Jeux olympiques de Londres. Pour l'occasion, Londres a inauguré, mercredi dernier, l'Aquatics Center, dernier des cinq grands ouvrages olympiques construits dans l'Est de la capitale. A un an de l'ouverture, les principaux équipements du parc olympique de l'East End londonien sont déjà pratiquement tous terminés et les billets pour cette quinzaine de JO sont quasiment tous vendus. Eurostar attend plus d'un million de voyageurs pendant la quinzaine olympique. Pour l'heure, le budget pour la construction des équipements est estimé à un peu plus de 10 milliards d'euros. Ces JO de 2012 sont une formidable opportunité pour redonner vie aux quartiers déshérités de l'Est londonien. A côté du site olympique s'est ainsi ouvert le plus grand centre commercial d'Europe, et les 3.000 appartements du village olympique devraient constituer de nouvelles habitations pour les populations en difficulté. Un coup de frein royal à la croissance Le Royaume-Uni espère de fortes retombées économiques de ces Jeux olympiques. Au cours du deuxième trimestre 2011, le Produit intérieur brut de la Grande-Bretagne a enregistré une croissance de 0,2% seulement, et progressé de 0,7% sur un an. Une croissance ralentie notamment par la journée de congé accordée pour le mariage du prince William et de Kate Middleton. Les recettes commerciales n'ont pas suffi à compenser la perte d'activité liée à ce jour férié. De plus, certains secteurs industriels ont souffert des répercussions du séisme au Japon, qui a perturbé les chaînes d'approvisionnement de nombreuses entreprises. Mais on estime que d'autres raisons expliquent le ralentissement de la croissance britannique : «Engagé dans une politique d'austérité budgétaire, le Premier ministre David Cameron a mis en place une politique de réduction de déficit public trop tôt qui a des conséquences dès cette année sur la croissance». Hausses d'impôts et coupes budgétaires Pour résorber le déficit public, le ministre des Finances George Osborne a mis en place une série de mesures, mêlant hausses d'impôts et coupes budgétaires. Côté dépenses, le budget de chaque ministère devrait baisser de 25% en moyenne sur quatre ans, hormis ceux de la Santé et de l'Aide au développement. L'objectif est de ramener le déficit public à 10% du PIB cette année. Pour 2009-2010, ce déficit était à 11,8% du PIB. Mais, pour l'heure, ces mesures d'austérité rognent sur le pouvoir d'achat des ménages. A cela s'ajoute l'accélération de l'inflation. Pour faire repartir la croissance, le gouvernement compte beaucoup sur le dynamisme des exportations et sur les retombées économiques des JO qui devraient donner un coup de fouet au tourisme. Les entreprises britanniques espèrent, elles aussi, bénéficier de l'amélioration de l'image de marque de leur pays à l'étranger et voient dans les JO une immense opération de «branding». Elles n'ont pas ménagé leur soutien financier et politique à la candidature de Londres.