Il n'y a pas si longtemps, le groupe Bendir Man avait peine à percer sur la scène nationale. Et c'est grâce à Facebook qu'il s'est fait un nom et surtout des fans dans une écrasante majorité des jeunes. Chansons engagées et amusantes à la fois, «débitées» d'une manière cynique, constituent le fonds de commerce de ce quatuor très apprécié en cette soirée du 30 juillet à Bizerte. Un orchestre composé d'un batteur, un bassiste, un super-violoniste et bien évidemment le soliste chanteur, a enflammé l'assistance présente au théâtre de plein air. Toutefois, la force de Bendir Man réside en cette énorme capacité musicale que ces jeunes dégagent. Ils sont tout simplement talentueux. Système, Habiba Ciao, Illi Baâtou, Ya bent el ness rani nhibek, chantent la révolution à leur manière et évitant ainsi la banalité de ce qui s'est dit et chanté jusqu'ici. En somme, ces jeunes, maîtrisards qui se sont investis dans la musique, ont trouvé écho auprès du public bizertin, en totale osmose, puisque les chansons sont plus que fredonnées dans les gradins. Bravo pour cette jeune troupe musicale ! R. Ben Yaghlane s'y plaît La scène du théâtre de plein air avait, la veille, accueilli un autre humoriste, après Lotfi Abdelli, en l'occurrence Raouf Ben Yaghlane. Avec «Harak yetmana» dont c'était la 25e représentation, l'invité de Bizerte a su maintenir en haleine, jusqu'au dernier moment, l'assistance composée pour la plupart de familles, venues pour rire. Il est vrai qu'on a dû attendre longtemps dans la soirée, en 2e partie, pour s'éclater vraiment par intermittences. Le dédoublement du personnage «Belgacem» et «monsieur le responsable» n'a pas eu l'effet recherché sur le spectateur, le dialogue ayant été, à notre humble avis, redondant, voire lassant. Ce n'est que lorsque, par insinuation, l'humoriste a évoqué le déserteur qui est en train de moisir dans un pays arabe et l'a invité à venir purger sa peine dans son propre pays. La réaction du public ne s'est pas fait attendre et c'est à ce moment-là que Ben Yaghlane a pu exercer son talent de comique, ou plutôt d'acteur, sa profession de prédilection. En somme, un one man show susceptible d'être amélioré, la marge de progression étant assez grande.