Originaire d'Amérique du Sud, le piment qui jouit de propriétés digestives, antiseptiques et stimulantes pour l'estomac a été probablement introduit dans notre pays par les Andalous. Il est utilisé comme condiment à saveur forte dans notre cuisine; outre ses vertus médicinales, il est considéré comme un légume de premier choix dans la tradition culinaire des Kairouanais. D'ailleurs, la superficie consacrée annuellement à la culture du piment dans le gouvernorat est d'environ 6.000 ha, produisant une quantité de 70.000 tonnes, ce qui place Kairouan en tête des régions pimentières. Une partie de cette quantité est consommée en vert, une autre est acheminée vers les usines de conserve pour sa transformation en harissa et une troisième est séchée en vue de la transformer en poudre d'assaisonnement. C'est pourquoi les agriculteurs n'ont jamais délaissé la culture de cette plante potagère, puisqu'elle n'est pas périssable comme les autres légumes. Quant aux principales zones productives, elles se trouvent dans les délégations de Sbikha et de Chébika, dont la production est écoulée en grande partie dans les marchés du Sahel et du Cap Bon. Depuis quelques années, un pôle de vente de guirlandes de piments rouges séchés et de piments en poudre s'est constitué sur la route reliant Kairouan à Bouahjla, notamment à Imadat Bir Mssikine. Ainsi, le paysage est devenu très coloré avec toutes ces maisons et ces boutiques drapées de cordons rouges. D'ailleurs, les voitures s'arrêtent très fréquemment à cet endroit et l'on assiste à des scènes de marchandage pour conclure les opérations de vente au détail ou en gros.