LE KEF, 30 août 2010 (TAP)- Longtemps considéré comme une pratique agricole peu rentable, le mode biologique a, aujourd'hui, le vent en poupe et son avenir s'annonce radieux, tant la progression des superficies, notamment au Kef, a pris de l'ampleur. Volailles, légumes, fruits et même les céréales basculent de plus en plus vers le mode biologique considéré comme le véritable salut pour le secteur agricole, dans les années à venir. Il n'est, d'ailleurs, qu'à regarder les projections du Commissariat régional au développement agricole, au Kef, pour saisir le vif intérêt que l'on attache à ce secteur dont les superficies vont, carrément, doubler, dans la région, au cours des deux prochaines années, passant de 16 mille ha, en 2009, à 32 mille, en 2011. Aussi, plusieurs cultivateurs et autres agriculteurs se sont-ils engagés, cette année à produire bio, lors de la campagne des fruits et des légumes d'été. Les fermes créées autour de la ville du Kef, notamment, à Semmana Boulifa et Oued Rmel, ainsi qu'à Zaafrane et oued Souani ont été, entièrement, consacrées à ce nouveau mode de production qui semble avoir de plus en plus les faveurs des consommateurs. Dans la localité d'El Kerdmi, non loin du Kef, Mohamed Salah Cherni, Tunisien établi en France, a initié un projet de production de solanacées et de légumes à feuilles. Il fait travailler une quinzaine de personnes, dans son verger d'environ dix ha. La ferme est même sollicitée par les consommateurs en ce mois de Ramadan où le persil, le melon, la pastèque et les solanacées (tomate, piment, oignon et concombre) sont raflés par des dizaines de consommateurs préférant les produits bio. Le jeune promoteur est d'autant plus satisfait de son projet que les gains sont substantiels, selon ses propres termes. Ayant, totalement, rompu avec l'usage des engrais chimiques et des pesticides, il estime que l'avenir est pour l'innovation dans l'agriculture, secteur appelé à répondre à la demande d'une clientèle de plus en plus exigeante. La mode du bio a, également, gagné les boulangers qui ont opté pour l'innovation en se rabattant sur la fabrication du pain de semoule ou de blé complet, séduits en cela par une demande de plus en plus pressante du consommateur, ce qui pourrait, à terme, donner de l'aile à ce nouveau mode de consommation.