GENEVE (Reuters) — Les Philippines, le Mexique, la Somalie et la Russie ont été les pays les plus dangereux pour la presse en 2009, selon un rapport de l'International News Safety Institute (Insi) publié hier. Au total, 132 journalistes et membres d'équipes de presse ont été tués ou ont trouvé la mort l'an dernier dans le monde, selon le bilan de l'organisation bruxelloise, établi par recoupement des statistiques disponibles. Seuls trois correspondants étrangers figurent parmi ceux qui ont été délibérément pris pour cibles. Les victimes sont pour la plupart des journalistes de la presse nationale chargés de la couverture de sujets délicats tels que le grand banditisme ou la corruption. L'Insi souligne que 98 des tués l'ont été pour leurs activités professionnelles. "Les journalistes continuent à mourir parce qu'ils osent faire la lumière sur les recoins les plus sombres de la société. C'est le prix exorbitant que nous payons pour informer", déplore Rodney Pinder, directeur de l'institut, dans un communiqué diffusé à Genève. Le bilan 2009, gonflé par la mort de 31 reporters dans le massacre politique qui a fait 57 tués en novembre, aux Philippines, accuse 22 décès de plus que celui de 2008. Il reste toutefois inférieur à ceux — très lourds — des années précédentes. Cent-soixante-douze journalistes ont ainsi trouvé la mort en 2007, soit quatre de plus qu'en 2006, des chiffres sans précédent dus notamment à la guerre d'Irak. Avec 37 journalistes tués l'an dernier, les Philippines, déjà classées très haut en 2008, occupent donc la tête de la liste noire. Viennent ensuite le Mexique, avec 11 morts, puis la Somalie et la Russie avec neuf tués chacune. Seul motif de satisfaction de l'Insi, le bilan irakien de cinq reporters tués est le plus léger depuis le début de la guerre, en mars 2003. Deux d'entre eux ont été victimes de balles perdues et trois ont été délibérément visés.