14 novembre 2009-3 septembre 2011 : à deux années de distance, la Tunisie essuie une seconde rude élimination consécutive Blantyre et Maputo se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Après avoir raté le train de la Coupe du monde 2010, les Aigles de Carthage vont — sauf improbable miracle — manquer le rendez-vous de la Coupe d'Afrique des nations 2012. Certes, le Tchad va jouer le rôle d'arbitre lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2012 quand il recevra le 8 octobre prochain le Malawi. Mais faut-il vraiment croire à un miracle venant du Sao, la lanterne rouge du groupe K qui ne compte que deux points au compteur en sept rencontres et qui aura pris huit buts des pieds de la Tunisie ? Ou faut-il plutôt tourner la page, considérer que les dés sont jetés et passer à autre chose ? L'attaquant international tchadien du Club Africain Ezechiel N'douassel, très mal en point avec son club, et plus particulièrement avec son entraîneur Faouzi Benzarti va-t-il voler au secours de son pays d'adoption ? En attendant un cadeau du ciel, quoique les temps ne soient plus propices aux miracles, chacun doit assumer sa part de responsabilité. Le bureau fédéral a promis qu'il s'en irait en cas d'élimination de la «CAN Gabon et Guinée équatoriale», une échéance qui tenait pour sa raison de vivre.On attend qu'il tienne parole, qu'il soit cohérent avec sa stratégie et qu'il ne cherche pas à s'imposer par force et à défier tout l'univers du foot national aux yeux duquel il s'est fortement décrédibilisé. Car il n'est plus aucunement question de banaliser l'échec d'autant que celui-ci est cruel : la Tunisie éliminée dans un groupe de novices des mains du Botswana, 78e mondial, et du Malawi, 71e au classement du mois d'août, cela donne une idée claire de la déliquescence des affaires du foot national lequel avance au bord du vide. Une attaque trop légère Les Aigles de Carthage ont perdu hier en première mi-temps la bataille du milieu définie de "cruciale et décisive" par Kinnah Phiri, le coach des Flames.Par la suite, ils n'ont pas trouvé les solutions en attaque où il aurait fallu fixer une pointe supplémentaire pour soulager Jemaâ, surtout que l'Auxerrois permutait lui aussi avec les ailiers Allagui et Dhaouadi qui se relayaient dans les couloirs. Il manqua également quelqu'un capable de venir de derrière pour s'engouffrer dans la zone de vérité, Chedly et a fortiori un Ragued transparent ne pouvaient être ces gens-là.La ligne avant manqua du poids d'un Akaïchi, d'un Kasdaoui capables de peser physiquement, d'user l'adversaire et de le harasser.Sans parler de Darragi que n'a pas su véritablement remplacer Chedly en termes de qualité technique et de force de percussion. Le Malawi a certes baissé de ton physiquement dès le retour des vestiaires.Les copains de Moses Chavula devenaient au fil des minutes prenables et vulnérables.Ils n'avaient plus de carburant dans le moteur.Seulement, les compères d'un excellent Mathlouthi ne surent pas en profiter.En dehors d'une frappe de Allagui, le meilleur Tunisien sur le terrain du Kamuzu Stadium, détournée sur son poteau par Simplex Nthala (50') et une action litigieuse qui aurait pu valoir à Jemaâ un penalty (65'), on n'eut rien à se mettre sous la dent.Pis encore, hormis les transversales de Jemaâ (38') et de Russel de la tête (22'), c'est plutôt Mathlouthi qui eut le plus gros du travail à effectuer : 27' sur un bolide de Russel, 44' devant Frank Banda et 60' sur une autre lourde frappe de Moses. Le jeu direct, rudimentaire et plein d'engagement des Malawites a mis à nu les carences du team national lequel ne mérite pas d'aller au Gabon et en Guinée équatoriale l'hiver prochain, étant incapable de battre une seule fois ni le Botswana ni le Malawi. Et surtout finissons-en avec les pratiques honteuses d'antan et les réflexes impudiques de naguère qui veulent motiver à coup de «largesses» l'adversaire de notre rival dans la course à la qualification.