L'EOGK a vu son histoire s'arrêter depuis l'arrivée des Trabelsi. Une situation qui a généré des querelles intestines ayant marqué la vie du club goulettois et kramiste, fondé en 1927. Celui-ci possède pourtant une histoire, un vécu, donc un palmarès très riche qui lui confère tous les honneurs en football, volley-ball, basketball et dans les sports individuels. Ce club a enfanté les Jbara, Yaâcoubi, Goubantini, Ben Othmen, Abouda, Ridha Laâbidi, Chérif Ben Ameur, les frères Nefzi, Walid Gharbi, etc. lesquels ont hissé le club de La Goulette-Kram aux devants de la scène sportive. Mais depuis l'arrivée des Trabelsi, le club fut miné par de basses querelles. Aujourd'hui, l'EOGK est au bord du gouffre et semble à bout de souffle. Il est temps de sauver ce club historique qui a tant donné au sport tunisien. A la veille de l'assemblée générale extraordinaire et élective, nous avons contacté l'ex-président de la section de football entre 1993 et 1999, Sabeur Dhifi, pour nous dresser un diagnostic sur la situation de ce club prestigieux de la banlieue nord. «La situation actuelle du club est catastrophique. En 1965, la famille Lagha a fait don du terrain du Kram. Mais en 2009, Sakher Materi a voulu en faire un centre commercial en promettant de céder un terrain situé à côté de la foire du Kram pour l'aménager en stade de football. Seulement, Mme Ben Fadhloun a voulu sauver la face en vendant ce terrain. Revenant à la charge, Sakher Materi a acheté le terrain du Kram à 23 dinars le m2, et a promis de nous donner un grand terrain abritant l'actuel siège de la banque Zitouna. Depuis ce jour, nous ne savons pas qui a vendu le terrain du Kram à Materi. Ce dernier nous a joué un mauvais tour. En effet, au lieu de nous céder le terrain promis, il s'est empressé de construire la banque Zitouna dans le terrain du club. Nous ne savons pas où est passé l'argent du club et à qui appartient le terrain où a été édifié le siège de la banque Zitouna, à l'EOGK ou au COK», a-t-il souligné sur un ton dépité. Sabeur Dhifi insiste, par ailleurs, sur le fait que l'accession de l'EOGK en Ligue 1 a été un coup dur pour le club. «Nous n'avons guère aimé la manière avec laquelle l'EOGK a assuré son accession. Les Trabelsi ont fait main basse sur le club pour l'exploiter et le détruire. Bien sûr, quelques personnes qui se reconnaîtront ont profité de cette situation pour s'enrichir et semer la zizanie au sein du club. Ils sont toujours au club et ils risquent de le conduire vers sa propre perte. Ils doivent pourtant être traduits en justice pour répondre de leurs actes», a-t-il ajouté. Les militants du club ont décidé de poursuivre le combat pour rompre avec les méthodes qui mettent en péril les fondements de la vie du CO Kram et, par-delà, ceux de la démocratie. Seddik Ben Slimane, Rafik Ketatni, Moncef Chérif, Naceur Ben Kilani et même Hamouda Ben Ammar (ex-président du CA et de la FTF) sont motivés pour prendre les destinées du club de la banlieue-nord. Mais en attendant, il faut que ceux qui ont porté atteinte aux intérêts et à l'image du club soient traduits en justice.