La situation sécuritaire dans le pays, les réactions au discours du Premier ministre du gouvernement de transition et la proposition de référendum sur la Constituante étaient au centre des débats, mercredi, à la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. Plusieurs intervenants ont mis en garde contre la situation délicate que connaît le pays et la résurgence de forces rétrogrades qui cherchent à bloquer le processus de transition démocratique et à entraver les élections du 23 octobre pour des raisons et des objectifs étroits. Ils ont appelé les différents acteurs nationaux à unir leurs positions et leurs efforts pour faire bloc devant ces forces contre-révolutionnaires et contribuer au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans tout le pays. La proposition de partis politiques et de composantes de la société civile d'organiser également, le 23 octobre un référendum sur la durée du mandat et la mission exacte de la Constituante, a été vivement critiquée par un bon nombre d'intervenants. Ils dénoncent "des manoeuvres de certaines parties visant à restreindre l'action de l'Assemblée et à limiter sa mission avant les élections". Pour Ayachi Hammami, Zouheir Makhlouf, Taoufik Jridi et Ali Mahjoubi, représentants des régions, "cet appel est dangereux pour l'avenir du pays et pour l'issue du scrutin". Mohamed Jmour (Parti du travail patriote et démocratique) a exprimé le refus de son parti d'organiser un référendum, position partagée par Adib Soudana, (représentant des régions) qui a appelé les parties soutenant la proposition à la retirer. Appel à limiter la durée de la Constituante Ayachi Hammami a proposé, à la place d'un référendum, que les partis politiques et les listes indépendantes candidates à l'élection de la Constituante élaborent "un projet politique" qui sera signé par tous pour limiter la durée du mandat de la Constituante; proposition appuyée par le représentant de l'Ugtt Ridha Bouzriba. Sur un autre plan, des membres de la Haute Instance ont mis en garde contre les dangers d'un tiraillement entre les institutions militaire et sécuritaire. Ils préviennent que "parties tunisiennes et étrangères sont derrière ces manœuvres pour empêcher la Tunisie de réussir sa transition démocratique". Ils ont appelé les partis politiques et le gouvernement à la vigilance pour protéger le pays contre les risques de dérive et d'atteinte aux libertés publiques et individuelles dans la période précédant les élections. D'autres intervenants ont critiqué le discours du Premier ministre du gouvernement de transition et "ses menaces de restreindre le droit syndical des agents de sécurité", appelant M. Caid Essebsi à présenter des excuses aux forces de l'ordre. Par ailleurs, le projet de décret-loi relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et à la création d'une Haute Instance de communication audiovisuelle (Hica) a été examiné en présence du président de l'Inric Kamel Laâbidi. Abdelmajid Charfi (personnalité nationale) a appelé à revoir les autorisations octroyées aux radios privées créées sous l'ancien régime, dans la mesure où elles ont étaient accordées sur des bases purement népotiques. La présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens Nejiba Hamrouni a affirmé que ce projet de décret-loi a fait l'objet d'un débat profond de professionnels qui y ont exprimé leurs attentes pour une information libre, crédible et pluraliste. Deux projets de décrets-lois sur les partis et les associations seront adoptés cette semaine par le gouvernement. Ils seront publiés mardi prochain au journal officiel.