Par Mohamed Hédi HAJJI Sans doute avant toutes inventions, les hommes ont eu besoin de fixer pour les générations futures le souvenir des événements qu'ils vivaient. Ainsi s'est progressivement constituée l'histoire des révolutions : son évolution conduit des annales à des écrits qui cherchent à établir l'authenticité, la justice et l'enchaînement des événements. Sous le régime du dictateur (ignorant) qui s'est emparé du pouvoir par un putsh et qui s'est donné l'étiquette de président de la Tunisie pendant vingt-trois années, en semant la terreur à travers le peuple. Pendant toute cette période, la Tunisie a souffert de difficultés financières, économiques et sociales qui l'a placée au bord de la banqueroute. Alors que les réformes destinées à résorber le déficit se heurtent à l'opposition parlementaire. Le dictateur est obligé de prendre la voie qui lui semblait être la bonne pour sauver la forme de sa dictature. Le long règne de Ben Ali consacre l'évolution de la dictature vers l'absolutisme, le dictateur qui n'a pas oublié de mener une politique de répression, a toujours écarté de son gouvernement tous ceux qui adhèrent à la loi et optent pour une justice authentique. Le 14 janvier 2011 a vu naître la révolution tunisienne «légale» qu'on attendait depuis bien longtemps, toute la nation tunisienne est en effervescence. La grande peur dans les villes, les campagnes, donnant le signal d'une révolution sociale qui conduit tous les Tunisiens à voter dans l'urgence l'abolition de tous les privilèges et à adopter la déclaration des droits de l'Homme : c'est la fin d'un régime massacreur. Sous la pression de la population révolutionnaire, confrontée à une grave crise économique, un gouvernement resplendissant s'est installé pour sauver le pays de cette période pénible. Il prête serment de fidélité à la nation et à la loi, et incite les différentes couches sociales à voter la Constitution. Malgré la clairvoyance et les directives du gouvernement provisoire, une anarchie s'est instaurée, provoquant des pertes humaines et des dégâts matériels importants, occasionnant un recul et un préjudice visiblement grave. Certes, on assiste à la grande opération de dépôt des candidatures en vue de participer à l'élection de l'Assemblée nationale constituante prévue pour le 23 octobre 2011. Nous souhaitons que les partis politiques concernés soient présents au rendez-vous dans un climat empreint de franchise. Le moment dramatique de la révolution est que nous assistons à une anarchie qui s'est instaurée. Les révolutionnaires passent de l'état honorifique à l'état de pillage et de ravage sur tout le territoire tunisien. Aussitôt, le gouvernement, sous cette pression, décrète le régime du couvre-feu. Gloire à notre révolution éternelle!… Gloire à ceux qui sont morts pour elle!… Quels que soient les nouveaux champs d'investigation et les nouveaux points de vue qu'elle a conquis au cours de cette révolution, l'histoire demeure avant tout le lieu du récit passionnant de l'aventure humaine.