Dans le cadre de la première édition du Festival de la citoyenneté dont le coup d'envoi a été donné le 3 de ce mois, une projection a eu lieu, mardi dernier, au Théâtre El Hamra, proposant trois documentaires ayant pour thème commun la citoyenneté et la culture. Il s'agit notamment de deux courts métrages et d'un long métrage dont les évènements se déroulent dans des régions défavorisées de Cuba, de Tunisie et de Colombie. «Pour la première fois» est le titre du premier court métrage d'Octavio Cortazar, sorti en 1967. Ce film de 9 minutes environ nous emmène au village Los Mulos à Cuba suivant le témoignage de l'un des habitants qui n'ont jamais été au cinéma. Ces gens sont coupés du monde et n'ont aucune activité culturelle. Le deuxième film intitulé «La nation du livre», et dont la durée est de 20 minutes, est réalisé par le Tunisien Mohamed Barrak. Ce dernier raconte l'itinéraire d'un bibliothécaire ambulant. Il roule dans son camion, s'arrêtant parfois dans les villages et les contrées lointaines pour offrir des livres et inculquer la passion de la lecture. Quant au long métrage de Carlos Rendon Zipagauta, qui porte le titre de «Bibiloburo», il met en images le quotidien de l'instituteur Luis Soriano. Accompagné de ses deux ânes «Alpha» et «Beto», ce dernier traverse les villages colombiens les plus défavorisés portant dans ses bagages des livres destinés aux petits enfants. Le film nous décrit également les méthodes pédagogiques adoptées par l'instituteur pour communiquer le plaisir et l'importance de la lecture. Les projections ont été suivies de discussions et de commentaires qui ont eu lieu dans un espace public (le café de l'Univers), au centre-ville de Tunis, dans l'objectif d'impliquer les citoyens dans le débat culturel. Les spectateurs, mélangés aux clients et aux passants, ont abordé les problèmes de l'éducation, le manque d'encadrement dans les écoles et les lycées ainsi que le rôle de l'intellectuel et sa mission dans la sensibilisation autour de la valeur et des principes de la citoyenneté. «Nous avons besoin d'une révolution culturelle», a déclaré la comédienne Fatma Saïdane dans son intervention qui a porté sur l'éducation de l'enfant. L'artiste a évoqué le rôle de l'enseignant qui a changé au fil du temps pour se limiter aux leçons académiques. Belle initiative que celle prise par Chems Eddine Mechri (designer produit), Abir Rachedi (designer produit), Sana Boudhraa (designer produit) et Béchir Askri (restaurateur et pâtissier). Nous avons en effet besoin d'une révolution culturelle. Pour commencer, il serait intéressant de suivre ce festival de la citoyenneté qui se poursuivra jusqu'au 7 octobre, offrant un programme varié d'expositions, de danse contemporaine, de films et d'ateliers tournant autour de cette valeur longtemps bafouée qu'est la citoyenneté.