L'affaire de l'officier de police Samir Feriani a connu, hier, un épilogue heureux au Tribunal militaire de Tunis, siégeant à la caserne militaire de Ras Tabia. Présidé par le juge Moncef Dhouib, le tribunal a décidé, en effet, de répondre positivement aux demandes des avocats de la défense en accordant la liberté provisoire au prévenu. Par la même occasion, le tribunal a reporté l'examen de l'affaire à l'audience du jeudi 29 septembre pour écouter les plaidoiries des avocats de la défense et du représentant du ministère public et rendre le verdict. Poursuivi par le Tribunal militaire de Tunis dans l'affaire n° 73287, l'officier Samir Feriani, défendu par près de vingt avocats parmi les plus connus et réputés du barreau tunisien, est accusé de publication de fausses informations et de complot contre la sécurité extérieure de l'Etat. Ces accusations ont été portées contre le prévenu à la suite de la parution d'un article dans un quotidien de la place dans lequel l'officier Samir Feriani accuse de hauts responsables au ministère de l'Intérieur d'avoir détruit les archives officielles de l'Autorité palestinienne comportant des documents prouvant que le président déchu était à la solde des services secrets israéliens «Le Mossad». En détention depuis près de cinq mois, le prévenu a comparu, hier, pour la 2e fois devant le Tribunal militaire de Tunis après une première audience au cours de laquelle le tribunal a reporté l'affaire à la demande des avocats pour consultation du dossier. A la suite de la décision du président du tribunal demandant aux avocats de se concerter en dehors de la salle des audiences pour prendre une décision commune sur les demandes à soumettre au tribunal, les avocats ont demandé le report de l'affaire à une date ultérieure et la libération provisoire du prévenu. Les avocats ont introduit d'autres demandes, telles que l'audition du ministre de l'Intérieur lors de l'audience publique, l'audition du témoin de la défense Mohamed Chérif Ben Mohamed Ali Jebali (présent, hier, à la salle d'audience) et la confrontation avec le responsable sécuritaire, Yassine Ettaieb qui a «dirigé l'opération de répression des manifestants à Kasserine pendant la révolution». Il est à préciser que l'audience s'est déroulée en présence d'un grand nombre de journalistes tunisiens et étrangers, de citoyens et des membres de la famille de Samir Feriani dont sa mère, sa femme et son fils âgé de près de 12 ans. Les avocats de la défense et les membres de la famille du prévenu n'ont pas manqué d'exprimer leur satisfaction pour la décision de libération de l'officier Samir Feriani. Ils considèrent qu'elle témoigne de «l'indépendance de la justice, désormais libre de toute ingérence et de toute pression de la part de quiconque».