La Fondation Anna-Lindh et le British Council lancent «Jeunes voix arabes", un programme régional conjoint pour créer et soutenir des forums et des débats animés par des jeunes dans des villes et villages à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Des groupes culturels, des organismes éducatifs et des ONG d'Egypte, de Jordanie et de Tunisie se sont réunis, jeudi dernier, à la Bibliotheca Alexandrina pour le lancement du programme «Jeunes voix arabes», une initiative régionale en réponse à des changements historiques d'ordre politique et social dans le monde arabe. «Jeunes voix arabes» est un programme qui a pour finalité de former des jeunes à mener des débats de compétences et à faciliter la participation des jeunes à des forums abordant les questions sociales les plus pressantes à l'heure actuelle, et ce, de manière à assumer un rôle actif en tant que citoyens dans les nouveaux processus de transition démocratique et de réforme. L'initiative régionale, qui sera d'abord exécutée sur deux ans (2011 à 2013) en Egypte, en Tunisie, en Jordanie et dans trois autres pays de la région, peut s'étendre au-delà des lieux éducatifs pour impliquer les cafés, les espaces culturels et les communautés de jeunes en milieu rural. Samar Samir Mezghanni, jeune militante tunisienne et coordinatrice à Tunisia Voices, déclare: «Il est temps de reconnaître la voix des jeunes, d'écouter leurs opinions et d'améliorer les compétences en leadership qu'ils développent. Tout comme nous avons écouté leurs rêves dans les rues, nous devrions écouter leurs idées en vue de réaliser ces rêves". Parallèlement, Mohamed El Dahshan, jeune écrivain égyptien, et le jeune blogueur qui a reçu ce mois-ci une distinction honorifique lors de la cérémonie des «Anna Lindh Journalist Awards 2011» estime qu'«un débat de jeunes en ligne est souvent en avance et il y a donc beaucoup à apprendre de l'expérience sociale des jeunes des médias arabes. Dans le même temps, nous avons besoin de travailler avec les jeunes blogueurs pour nous assurer que le message des “Young Voices” arabes soit reçu au-delà des clubs de débats et des associations, de manière à toucher tout le peuple arabe au sens large». On relève que c'est la première fois que la Fondation Anna-Lindh et le British Council unifient leurs expertises et leurs réseaux de cette manière, démontrant ainsi leur engagement commun en faveur de nouvelles exigences de la transition démocratique dans la région Mena. "Jeunes voix arabes" est cofinancé par l'Initiative du gouvernement britannique de partenariat arabe et réalisée en coordination avec les autorités nationales d'Egypte, de Jordanie et de Tunisie. Commentant le lancement du programme, «Jeunes voix arabes», Irfan Siddiq, chef du Département de partenariat arabe au Foreign and Commonwealth Office à Londres, déclare : «Les jeunes dans le monde arabe ont joué un rôle important dans la réalisation de ce changement démocratique, et il est essentiel qu'ils continuent sur cette lancée et qu'ils aient la possibilité de participer et de faire entendre leur voix. Je suis très heureux que le partenariat arabe soit en mesure de soutenir cette initiative opportune et précieuse». De son côté, Andrew Claret, directeur exécutif de la Fondation Anna-Lindh, considère qu'"un débat éclairé impliquant des jeunes de divers milieux sociaux, politiques et géographiques contribuera directement à une participation accrue et au respect de la diversité qui sont des ingrédients clés dans la construction de sociétés démocratiques et pluralistes". Azza Hammoudi, directrice du British Council de la Société pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, avait à l'ouverture émis l'idée suivante : «Il est grand temps que les établissements d'enseignement contribuent avec des initiations sociales et culturelles afin d'aider les jeunes à acquérir les compétences nécessaires aux sociétés démocratiques, aux sociétés où les raisonnements et les preuves, ainsi que la pensée créatrice et critique, sont utilisés pour négocier des désaccords entre les citoyens de façon éthique et ouverte.» Le programme «Jeunes voix arabes" associe les jeunes à des activités régionales de formation axée sur les compétences et va créer la possibilité de débattre des perspectives de mise en place des clubs de réflexion et des associations au niveau local et national. A partir d'octobre 2011, le programme «Jeunes voix arabes» sera lancé en Egypte, en Jordanie et en Tunisie, puis dans trois autres pays arabes en avril 2012.