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On a brûlé le vaisseau
Significations des élections de la Constituante (III)
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 10 - 2011


Par Soufiane BEN FARHAT
Certains commentateurs français sont écœurants. Ils font des analyses sauvages, comme d'autres font de la psychanalyse sauvage. Iymellsou comme on le dit si bien chez nous. Et s'emmêlent les pinceaux.
A les entendre, la Tunisie d'octobre 2011 serait l'Iran des ayatollahs de janvier 1979. Sinon Kaboul investi par les talibans. Ou, à l'instar de Peshawar au Pakistan, la plate-forme d'Al Qaïda et de ses ramifications.
Plus d'un comme moi sans doute lisent de moins en moins la presse française. Idem des chaînes télé de l'Hexagone, nettement moins regardées qu'avant. Trop tendancieuses, avec les prismes déformants de leurs partis pris abusifs et à l'emporte-pièce. Le gouffre de l'incompréhension s'est encore élargi au cours des deux dernières décennies. A preuve, le leitmotiv qui revient dans les journaux français. Les Français feignent de s'étonner que nous autres, Arabes, regardions de plus en plus les chaînes arabes ! Comme en vouloir à un écolier français de fréquenter Hugo et Chateaubriand. A chacun ses ancrages fondamentaux. Ses lubies et obsessions aussi.
En fait, la vraie signification du scrutin du 23 octobre, c'est que nous ayons enfin accosté sur le rivage de la liberté. Par-delà les résultats et les chapelles, le suffrage populaire s'est exprimé. En toute souveraineté. Le socle de la Révolution a préparé le terrain. Le palier constitutionnel est franchi. Incomplet, certes. Encore balbutiant, assurément mais déjà entamé.
Les hommes ne sont pas dupes. Leur destin consiste à vivre ensemble. Chez nous, la Révolution a été une lame de fond. Elle a ébranlé l'édifice politique et constitutionnel. Aucun parti, programme, chef charismatique ou idéologie n'y a présidé. La majeure partie de ceux qui ont investi la place à la faveur de la chute de l'ancien régime sont en quelque sorte des invités du dernier quart d'heure. Certains d'entre eux ont bien participé à la fragilisation de l'ancien pouvoir. Mais aucun dirigeant ou parti ne peut s'arroger le privilège d'avoir fait la Révolution. Encore moins de l'accaparer.
On a dû faire avec la règle d'or de la démocratie ancestrale africaine. Là où les membres de la tribu discutaient jusqu'à ce qu'ils se mettent d'accord. Les Tunisiens, toutes tendances et instances confondues, ont dû recourir au consensus. L'alpha et l'oméga du processus provisoire qui s'est étendu de la Révolution du 14 janvier jusqu'aux élections de la Constituante du 23 octobre.
Deux enceintes essentielles ont officié comme lieux privilégiés de ces conciliabules: L'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, et l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Deux instances provisoires appelées à disparaître sitôt achevé le processus provisoire avec la première réunion de l'Assemblée constituante fraîchement élue.
Bon gré mal gré, il y a maintenant une autre source de légitimité, celle des urnes. Elle n'est point le récipiendaire incontestée et impunie de la légitimité révolutionnaire. Certes, celle-ci avait imposé le choix de l'Assemblée constituante, l'élaboration d'une nouvelle Constitution et l'édification d'un nouveau régime politique. Mais elle n'assigne guère quelque chèque en blanc en faveur de ceux qui y sont élus.
La Tunisie a gagné un nouveau palier dans le registre de la démocratie. Et la démocratie est un système de pouvoir. La liberté, elle, est une donne de base, inhérente à l'homme sui generis, même hors système. L'homme naît libre. Sa liberté est la source de l'inviolabilité dont il se réclame contre toutes les injustices. Les Tunisiens ont entériné la liberté ce 23 octobre 2011. Ils n'accepteront plus aucun despotisme, aseptisé, théocratique ou populiste.
A ceux des commentateurs, spécialement français, qui ne le voient pas ainsi, je suis tenté de rappeler Marat, chantre de la Révolution française : «Nous venons enfin d'aborder dans l'île de la liberté et nous avons brûlé le vaisseau qui nous y a conduits». Nous y sommes, nous y restons.


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