Dominé par le Bayern (0-1) mercredi à Munich en demi-finale aller de la C1, Lyon a hypothéqué ses chances de qualification pour la finale en refusant le combat. Mardi à Gerland, l'OL devra prendre les devants En Bavière, Lyon est resté (trop) fidèle à ses principes de jeu. Tout verrouiller à double tour et saisir la moindre occasion pour crucifier l'adversaire. C'est la recette-maison. Sauf que les Lyonnais, dont sept étaient sous le coup d'une suspension, sont restés scotchés sur leurs bases arrières, comme inhibés. «On défend beaucoup et on a couru après le ballon», a reconnu Källström. «Quand on le récupère, on est beaucoup trop bas. Le but adverse est alors loin. Licha (Lisandro), il est à 110 mètres...» Quand Ribéry s'est fait expulser (36e), Lyon a été incapable de changer de stratégie en cours de match. Le coaching de Puel, qui a fait des ravages contre Liverpool et le Real Madrid, a semblé inexistant. Point de révolte alors que l'OL avait une occasion en or d'assommer un Bayern, prenable, juste avant la pause. «A onze contre dix, on aurait dû écarter le jeu un peu plus et avoir davantage la possession du ballon», a regretté le Suédois. Puel aurait aimé voir ses joueurs faire preuve «d'une plus grande maîtrise technique», de «plus d'efforts collectifs» tout en réussissant à conserver «la supériorité numérique». Au lieu de cela, Lyon a subi et, comme le dit si bien le coach, «il a fallu déployer beaucoup d'efforts pour compenser». C'est la théorie du serpent qui se mord la queue. Une préparation tronquée Mal physiquement, les Lyonnais n'ont pas trouvé la solution face aux jambes de feu de Robben. Après la défaite à Munich, deux sons de cloche se sont fait entendre dans les couloirs de l'Allianz Arena. D'un côté, il y avait ceux qui, comme Claude Puel, n'ont pas voulu se réfugier derrière la pénibilité du déplacement même si le technicien a pointé du (petit) doigt un «problème physique». Et puis il y a les autres, comme Jean-Michel Aulas et Kim Källström. Toujours prêt à dégainer, le président lyonnais a mis en cause l'Uefa, fautive selon lui de ne pas avoir reporté les deux demi-finales. Si le raccourci est un peu facile après coup, les faits sont là : Barcelone et Lyon ont perdu sans véritablement combattre, ce qui est assez troublant surtout pour les Catalans qui ont couru au total dix kilomètres de moins contre l'Inter (1-3) que quinze jours avant lors du retour face à Arsenal (4-1). «Il nous est arrivé la même chose que le Barça, on a manqué d'explosivité et d'un peu de jus. C'est ce qui a fait la différence, a exposé le milieu lyonnais. La préparation a été particulière même si on a essayé de gérer cela du mieux possible. On n'a pas l'habitude de faire des déplacements comme cela. C'était difficile à préparer.» Se lâcher au retour En s'inclinant 0-1 à l'Allianz Arena, Lyon a hypothéqué ses chances de qualification pour la finale le 22 mai à Madrid. Si c'était, selon les deux camps, du 50-50 avant le match, les statistiques ont réduit les chances de l'OL à 40% avant le retour. Aulas se veut malgré tout très positif : «1-0 est un bon score pour le Bayern mais je ne pense pas que cela soit suffisant avant de jouer à Gerland devant notre public.» Comme son président, Cris pense que les supporters lyonnais auront du poids mardi prochain. «Le Bayern a pris une option mais ce résultat nous laisse quand même des opportunités. Tout reste possible, on peut le faire», a renchéri Puel. Sauf que cette fois, pas question d'attendre. Il faudra foncer et emballer la partie. Une finale historique de Ligue des champions est au bout. «On n'a plus rien à perdre», a bien résumé Källström. «Il faudra attaquer, mettre le feu et se montrer réaliste devant le but». Puel attend une révolte: «Il faudra être capable de hausser notre niveau de jeu, notamment sur le plan technique. Et se lâcher, ce qu'on a pas réussi à faire ce soir.» Gerland risque d'être en transe.