L'Afrique a connu une décennie de progrès solides, avec des taux impressionnants de croissance économique. Mais il reste un défi: la croissance devrait être plus largement partagée, en créant des emplois et en soutenant le développement humain d'une manière durable. «L'Afrique doit capitaliser sur ses immenses richesses en ressources naturelles pour poursuivre une voie de croissance et de développement économiques durables», déclarent les participants à la clôture des travaux de la sixième conférence économique africaine qui s'est tenue récemment à Addis Abeba. Ceci implique la création d'économies résistantes, moins coûteuses en carbone qui contribueront à l'effort mondial d'adaptation au changement climatique. Ces économies généreront des opportunités dans l'économie et les affaires, y compris de nouvelles perspectives d'emplois, et stimuleront le commerce au profit de tous les Africains. «Rendre le processus de la croissance plus inclusif et plus durable sont deux objectifs qui doivent aller de pair», a souligné M.Tegegnework Gettu, directeur du Bureau régional du PNUD pour l'Afrique. Pour parvenir à une croissance verte, la région doit commencer à investir dans ses ressources d'énergies propres. Elle doit également capitaliser sur ses ressources naturelles comme la terre et les forêts, et envisager les nouvelles opportunités pour une agriculture durable. Les initiatives de mobilisation des crédits en carbone, le ralentissement de la déforestation et la dégradation des forêts, sont déjà en cours, avec des résultats visibles. Pour atteindre ces objectifs, l'Afrique a besoin d'accéder au financement, à la technologie et au renforcement des capacités. « Les économies africaines ont besoin d'un meilleur accès aux diverses sources internationales de financement, pour pouvoir créer des économies plus durables et emprunter la voie de la croissance verte pour tous sur le continent », a déclaré Mthuli Ncube, économiste en chef de la Banque Africaine de Développement. La BAD et ses partenaires soutiennent la création d'un Fonds vert africain dans un avenir proche. Ce Fonds permettrait à l'Afrique de développer des économies sobres en carbone et résilientes au changement climatique. Susciter l'intérêt des institutions publiques et privées revêt une importance capitale. Un environnement de marché propice à l'innovation technologique et à l'investissement dans de nouveaux secteurs prometteurs est nécessaire. Les participants ont appelé les gouvernements africains et les institutions publiques à jouer un rôle dans la création de cet environnement. Les participants ont suggéré des mesures concrètes pour faire progresser le développement durable. «Les gouvernements, les entreprises, et les consommateurs devront engager des changements radicaux dans leurs comportements. Ces changements seront compensés par des ressources financières adéquates, si cette approche réussit», a ajouté M.Abdoulie Janneh, secrétaire exécutif de la commission économique africaine (CEA).