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Le défi de passer d'une économie agraire à une économie industrialisée
Conférence économique africaine sur «l'économie verte»
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 10 - 2011

De notre envoyée spéciale à Addis-Abeba, Najoua HIZAOUI
L'un des défis majeurs qui se posent au continent africain aujourd'hui et qui continuera encore de se poser pendant de nombreuses années est l'impact des changements climatiques et la transition vers une «économie verte». Bien que sa responsabilité dans les changements climatiques enregistrés dans le monde soit la plus faible, l'Afrique reste le continent le plus vulnérable aux effets néfastes de ce phénomène.
Aujourd'hui, les pays africains sont à un tournant décisif de leur révolution vers le développement. Face aux défis internes liés à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre le chômage, la base des ressources de nombreux secteurs de production est mise en péril par les menaces que font planer les dommages environnementaux tels que la déforestation, l'érosion des sols, la désertification, la perte de la biodiversité et les effets des changements climatiques.
Comme dans d'autres régions du monde, les pays africains veulent saisir cette occasion pour définir de nouvelles stratégies et politiques qui réorientent les investissements vers les secteurs économiques susceptibles de stimuler la croissance verte, créer des emplois et améliorer les conditions de vie.
Compte tenu des énormes possibilités qui existent pour l'instauration d'une économie verte en Afrique, et vu les défis auxquels sont confrontés les pays africains dans les domaines essentiels tels que l'agriculture et l'énergie, la sixième édition de la conférence économique africaine a été consacrée cette année à «l'économie verte et la transformation structurelle en Afrique». Conjointement organisée par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et l'Organisation des Nations unies pour le développement (Pnud), cette conférence, qui se tient à Addis-Abeba, a réuni des experts et des partenaires au développement qui examineront les nouvelles possibilités qu'offre une économie verte en Afrique et les défis y afférents.
A l'ouverture des travaux de cette sixième édition, les intervenants ont mis en exergue l'importance cruciale de la tenue de cette conférence au moment où l'Afrique se trouve aujourd'hui à un tournant critique de sa trajectoire de développement.
«Le continent a démontré son potentiel de croissance au cours des dernières décennies. Cependant, les défis fondamentaux de développement à long terme auxquels le continent fait face, en particulier ceux relatifs aux changements climatiques, nécessitent des réponses adéquates en vue de réaliser, dans un avenir proche, un développement durable», précise M.Emmanuel Nnadozie, directeur à la division du développement économique (CEA).
Dans ce nouveau contexte, l'Afrique ne peut pas répéter le paradigme du développement conventionnel «croissance d'abord, nettoyage ensuite». Au contraire, le continent se doit d'accomplir la double mission de transformation économique et de transformation verte à un stade beaucoup plus précoce de développement.
«Cette double tâche nécessite une volonté politique et une détermination à intégrer la durabilité environnementale dans les stratégies de développement. Nous avons constaté que les dirigeants africains ont adopté le concept d'économie verte qui relie la performance économique à une utilisation efficace des ressources et à une juste répartition des avantages au sein et entre les générations», ajoute M.Nnadozie.
La mise en œuvre d'une économie verte repose sur l'équilibre prudent entre perspectives de développement à long terme et préoccupations de développement immédiat et urgent. Cela constitue un test de capacité des pays africains. Le renforcement des capacités institutionnelles et politiques devrait favoriser une transformation verte à faible coût et doublement gagnante, qui sera étroitement liée à une mobilisation efficace des ressources internes et externes pour l'amélioration des investissements verts. Cela requiert une participation effective des entreprises privées et de la société civile, qui contribuera à créer et à stabiliser un secteur vert sain. «Tous ces éléments essentiels doivent être réunis par les pays africains afin d'assurer une transformation économique et verte et de trouver une nouvelle voie de développement durable».
L'impératif d'une économie diversifiée
Dans le même contexte, M.Mthuli Nncube, vice-président (BAD), a mis l'accent sur les questions climatiques «qui constituent un lourd défi auquel le continent doit faire face, notamment en termes de productivité, de sécurité alimentaire et d'accès à l'eau, de lutte contre les maladies, de promotion de la biodiversité et de lutte contre la dégradation des sols. Le thème de cette édition est d'autant plus important que le changement climatique menace sérieusement le développement durable, la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment en Afrique».
L'irréversible dynamique mondiale engagée depuis un peu moins d'un siècle, non sans difficultés et tâtonnements certes, pour répondre aux besoins des générations présentes sans pour autant mettre en péril la survie de celles à venir, a d'une certaine manière pris en défaut la funeste alarme déclenchée en 1798 par Thomas Robert Malthus lorsqu'il affirmait que «la pression des populations est tellement supérieure à la capacité de la terre à pourvoir à leur subsistance qu'une mort prématurée doit rendre visite d'une façon ou d'une autre au genre humain». Mais, il aura eu le mérite de lancer déjà à cette époque le débat sur la nécessité de tenir compte des limites des ressources de la planète.
«L'économie verte est au cœur d'une problématique plus globale, le développement durable, sur laquelle les plus hautes autorités de notre continent ont une vision claire et énoncée explicitement parmi les objectifs de l'Union Africaine en ces termes : promouvoir le développement durable aux plans économique, social et culturel, ainsi que l'intégration des économies africaines», souligne M Sem Jean Ping, président de la commission de l'Union africaine.
Le débat en Afrique dans ce domaine ne se situe plus au niveau de la prise de conscience des dirigeants sur l'importance de l'économie verte mais porte sur la nécessité d'identifier un modèle de développement compatible avec cette vision. Autant dire que «l'économie verte est déjà en marche dans nos pays, à travers des projets bien concrets, tels que l'aménagement durable des forêts, le reboisement, l'agroforesterie, le traitement des déchets, l'exploitation des déchets, l'exploitation de la diversité, la valorisation des services écosystémiques, la promotion des énergies renouvelables et de la pêche durable etc.», ajoute le président de la commission de l'Union africaine.
Parvenir à une croissance inclusive et rendre la croissance économique plus réactive aux objectifs d'éradication de la pauvreté sans pour autant augmenter les risques environnementaux et la pénurie sinon l'épuisement de ressources ainsi que les disparités sociales sont les préoccupations auxquelles doit répondre en Afrique l'économie verte. Car les taux de croissance économique remarquables enregistrés ces dernières années sur notre continent ne se sont pas traduits en niveaux élevés d'emploi en Afrique qui continue à faire face aux défis de la pauvreté persistante et d'un faible taux de développement humain.
L'une des principales raisons est l'absence de transformation structurelle économique dans de nombreuses régions. La transformation structurelle implique la modification de la structure d'une économie pour la faire passer à une économie industrielle ou même postindustrielle, et ce, grâce à l'industrialisation. Pour le continent africain, «le véritable défi consiste à transformer nos économies majoritairement agraires et à faible revenu en des économies industrialisées à revenus élevés. Cette absence d'une transformation structurelle significative est liée à un faible niveau de diversification des exportations et de notre économie globale, situation qui n'aurait encore que très peu évolué. Mais l'un des principaux enseignements que l'Afrique a retenus de la crise mondiale, c'est la nécessité d'avoir une économie diversifiée qui puisse créer des emplois décents, créer la richesse et réduire la pauvreté. Elle permettra également aux pays africains de résister aux chocs externes et d'améliorer leur position commerciale globale», ajoute M.Ping.


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