• Les travaux de la commission administrative demeureront ouverts tant que l'accusation contre M. Abdessalem Jrad ne sera pas levée Le bureau exécutif de l'Ugtt a tenu, hier, une conférence de presse afin d'éclairer les journalistes sur la position de l'Union quant à la décision prise par la 9e chambre du Tribunal de première instance de Tunis d'interdire à M. Abdelssalem Jrad de quitter le territoire tunisien, en raison de son implication dans des affaires d'abus de pouvoir et de malversation. S'exprimant sur la teneur de cette décision, M. Abid Briki, secrétaire général adjoint et porte-parole de l'Ugtt, a déclaré que les membres du bureau exécutif et de la commission administrative ainsi que les militants syndicalistes étaient scandalisés par une telle décision injustifiée, reflétant la partialité de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation, ainsi que celle de la justice vis-à-vis de la centrale syndicale. M. Briki s'est notamment étonné du fait que la Cnim n'ait pas auditionné le secrétaire général avant la publication du rapport. Evoquant notamment l'affaire dans laquelle M. Jrad est mis en accusation, M. Briki a relevé que les accusations portées par ladite commission et relatives à l'acquisition de terrains sont infondées, dans la mesure où le secrétaire général avait acquis ces terrains dans le strict respect de la loi et que si la commission a décidé de mettre en doute l'intégrité de M. Jrad, elle devrait alors remettre également en question l'acquisition par 1.200 autres personnalités de terrains dans la même zone. Revenant sur l'affaire évoquée par la commission concernant la requête faite par M. Jrad auprès du président déchu afin d'obtenir la promotion d'un employé au sein de la Poste tunisienne ainsi que sur une autre affaire relative à l'intervention du secrétaire général au profit de travailleurs d'une société privée, M. Briki a relevé que ces interventions étaient tout à fait «légitimes» et justifiées dans la mesure où le rôle de l'Ugtt consiste, avant tout, à défendre les intérêts des travailleurs. Poursuivant ses propos, M. Briki a relevé que ces accusations citées dans le rapport établi par la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation visent à ternir l'image de l'Ugtt et à entraver sa participation à la réussite du processus de transition démocratique. Il a souligné, par ailleurs, que la commission administrative de l'Union chargée d'organiser le congrès de la centrale syndicale continuera à dénoncer la campagne de dénigrement orchestrée par la commission et à rejeter jusqu'à nouvel ordre la décision prise par la justice d'interdire au secrétaire général de l'Ugtt de quitter le territoire tunisien. Poursuivant ses propos, le porte-parole de l'Ugtt a mis en garde contre les retombées de cette décision sur la réputation de la Tunisie «dans cette phase délicate», rappelant dans ce contexte les relations solides qui lient la centrale syndicale à plusieurs organisations étrangères dont l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe. Le porte-parole de l'Ugtt a, d'un autre côté, affirmé que les travaux de la commission administrative demeureront ouverts tant que l'accusation contre M. Abdessalem Jrad ne sera pas levée. Abordant la question des grèves et des sit-in, en faisant allusion dans ce sens à la grève des professionnels du tourisme ainsi qu'à celle des propriétaires de chalutiers qui ont bloqué le trafic entre Kerkennah et Sfax, M. Briki a relevé qu'aucune grève n'a été signalée dans la Fonction publique après le 23 octobre. S'agissant du secteur des entreprises publiques, sur trente-six entreprises, seulement six ont fait grève, a-t-il, en outre, ajouté. Quant aux grèves observées dans le secteur privé, M. Briki a signalé que ce phénomène n'était pas nouveau et que des grèves étaient constamment observées au cours de ces derniers mois, contrairement aux rumeurs qui circulent à ce propos, selon lesquelles l'Ugtt serait derrière cela. M. Briki a notamment souligné, à ce propos, que l'Ugtt a appelé ses adhérents à éviter toute forme de grève avant le 23 octobre, afin de garantir la réussite des élections. Abordant la question de l'éventuelle participation à la vie politique de la centrale syndicale, M. Briki a relevé que des concertations ont eu lieu entre l'Ugtt et les divers partis afin de discuter des questions économiques et sociales et proposer des solutions au problème du chômage en Tunisie. Il indiqué, par ailleurs, que la centrale syndicale resterait fidèle à ses valeurs et ses principes et qu'elle continuerait à jouer son rôle, à savoir défendre les intérêts des travailleurs, tout en demeurant attachée à son indépendance vis-à-vis de tous les partis politiques. Toutefois, le secrétaire général adjoint a également relevé que la centrale syndicale était attachée aux valeurs républicaines et que, de ce fait, elle soutiendrait le ou les partis défendant ces valeurs. Il y a lieu de souligner que, pendant la tenue de la conférence de presse, des travailleurs se sont rassemblés place Mohamed-Ali scandant des slogans de soutien au secrétaire général de l'Ugtt.