Aujourd'hui, à l'échelle internationale, les entreprises se concentrent sur le cœur de leurs métiers et font recours, quasi automatiquement, à la sous-traitance des autres activités à des opérateurs qualifiés et compétents Un million de chômeurs. On n'en est pas encore à ce niveau, mais sans des plans d'urgence, on ne tardera pas à atteindre ce chiffre effrayant. En effet, c'est une résultante logique de l'offre et de la demande sur le marché du travail. D'une part, le rythme des nouvelles demandes d'emplois, notamment les nouvelles vagues de diplômés et le retour des travailleurs du territoire libyen, ne cessent de croître. D'autre part, les entreprises domestiques, en difficulté, ne peuvent contribuer à la création de nouveaux postes. Pire, on assiste à une destruction continue de l'emploi. Cela est aggravé par les tensions sociales qui entravent le retour à l'activité normale et alourdissent la charges financières de l'entreprise. La perte de postes d'emploi a marqué tous les secteurs, ou presque, mais à chaque fois, et en premier lieu, la sous-traitance est pointée du doigt. Ce métier est touché de plein fouet. Pourtant, ces opérateurs flexibles sont censés être les plus dynamiques en période de crise. Il est à rappeler qu'il s'agit d'un secteur d'activité en bonne et due forme. A titre d'exemple, le gardiennage, avec 135.000 postes d'emploi, est régi par des lois internationales et complété par des formations et un agrément du ministère de l'Intérieur. De même, l'intérim apporte beaucoup aux entreprises nécessiteuses de compétences spécifiques pour une courte durée. Il est vrai que la majorité des employés intérimaires souffrent de marginalisation et sont parfois considérés comme des emplois «jetables». Une telle situation a alimenté les tensions sociales et a inscrit au plus haut des demandes, à chaque fois, de l'insertion de ces employés dans l'entreprise cliente. Ce qui mène tout droit à la disparition du secteur, malgré ces avantages. Cette tendance a été accélérée par l'interdiction aux entreprises publiques de faire appel à ces entreprises de service. Toutefois, une meilleure organisation du secteur aurait pu sauver des milliers de postes, voire en créer d'autres. Aujourd'hui, à l'échelle internationale, les entreprises se concentrent sur le cœur de leurs métiers et font recours, quasi automatiquement, à la sous-traitance des autres activités à des opérateurs qualifiés et compétents, non seulement en transport, comptabilité ou en communication, mais aussi en gardiennage, jardinage, nettoyage... Flexibilité et maîtrise des coûts Outre le bénéfice des services de spécialistes, l'externalisation présente de nombreux avantages aux entreprises. Notamment, la maîtrise des coûts et des délais de mise en œuvre et une plus grande flexibilité permettant d'aligner les coûts sur ceux de fournisseurs du même domaine. Mieux encore, les dirigeants se trouvent alléges des tâches à faible valeur ajoutée, d'où une marge supplémentaire pour la réflexion stratégique et le développement de l'entreprise. En somme, renoncer au service des entreprises d'intérim semble être une fausse piste. Quoi qu'il en soit, les entreprises auront toujours besoin de compétences à courte durée et forcément aux services des intérimaires. Restructurer cette activité de manière à préserver un revenu décent et des conditions de travail motivantes pour les employés sans nuire à la compétitivité des entreprises est plus que nécessaire pour les intérêts de tous les opérateurs, entreprises, intérimaires et employés.