•De nouvelles sanctions économiques à l'ordre du jour La France a décidé de «rappeler en consultation» son ambassadeur en Iran, Bruno Foucher, et a réitéré au chargé d'affaires iranien à Paris les plus fermes condamnations du saccage de l'ambassade britannique à Téhéran, a annoncé hier le ministère des Affaires étrangères. La Grande-Bretagne avait décidé plus tôt dans la journée de fermer sa représentation dans la capitale iranienne et d'évacuer son personnel du pays. Dans la foulée, Londres avait décrété la fermeture de l'ambassade de la République islamique sur son territoire sous quarante-huit heures. Un premier groupe d'une vingtaine de diplomates britanniques a quitté l'Iran en milieu de matinée à bord d'un avion à destination de Dubaï, le reste de l'équipe devant suivre dans la journée. L'opération se déroule avec le concours du ministère des Affaires étrangères iranien et de plusieurs ambassades européennes, dont l'ambassade de France, où les diplomates britanniques avaient passé la nuit de mardi à mercredi après avoir été évacués sains et saufs. Hier matin, Oslo a également annoncé la fermeture de son ambassade à Téhéran. Le personnel diplomatique, constitué d'une poignée de ressortissants norvégiens, s'y trouve toujours et aucune décision d'évacuation n'a encore été prise, a déclaré Hilde Steinfeld, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères norvégien. Peu de temps après, le ministère allemand des Affaires étrangères a, à son tour, rappelé son ambassadeur à Téhéran «pour consultations» à Berlin. Nicolas Sarkozy évoque de nouvelles sanctions L'événement a suscité de nombreuses réactions internationales. Nicolas Sarkozy a condamné «fermement» l'attaque «scandaleuse» de l'ambassade britannique à Téhéran, hier pendant le Conseil des ministres, a rapporté la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse. L'événement «conforte», selon lui, la décision d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran, a affirmé Mme Pécresse. Parmi lesquelles «le gel des avoirs de la Banque d'Iran et l'embargo total sur les exportations de pétrole iraniennes», a cité M. Sarkozy selon la porte-parole. De son côté, Hillary Clinton a exigé de l'Iran qu'il protège les diplomates étrangers en poste dans le pays et a condamné «de la manière la plus ferme» l'assaut contre la représentation diplomatique britannique, qualifié mardi d'«inacceptable» par le président américain, Barack Obama. Représailles aux sanctions contre l'Iran D'autre part, Parlement iranien a voté dimanche une loi réduisant les relations diplomatiques entre les deux pays au niveau de chargé d'affaires et prévoyant l'expulsion de l'ambassadeur britannique dans un délai de deux semaines. Cette décision a été prise en représailles aux nouvelles sanctions économiques contre l'Iran décidées la semaine dernière par Londres, de concert avec les Etats-Unis et le Canada, après la publication d'un rapport de l'Aiea (Agence internationale de l'énergie atomique) étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé à la fabrication d'une arme nucléaire malgré ses démentis répétés. Le Conseil de sécurité de l'ONU a rapidement condamné l'attaque de l'ambasssade britannique «dans les termes les plus sévères» alors que Téhéran a exprimé ses «regrets» pour «le comportement inacceptable d'un petit nombre de manifestants en dépit des efforts de la police».