Le Temps-Agences - Les 15 marins britanniques capturés vendredi dans le nord du Golfe sont actuellement "interrogés" et devront "répondre" de violation des eaux territoriales iraniennes, a déclaré hier un haut diplomate iranien, alors que Londres restait sans nouvelle de ses militaires. "Le dossier des Britanniques qui ont violé les eaux territoriales iraniennes suit son cours légal et ils doivent répondre de violation", a affirmé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mehdi Mostafavi, cité par la télévision. L'ambassadeur britannique à Téhéran a de nouveau rencontré hier des responsables du ministère iranien des Affaires étrangères, qui lui ont assuré que les 15 marins étaient "en bonne forme", selon un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. Lors de ces entretiens initiés par Londres, l'ambassadeur Geoffrey Adams "a insisté pour savoir où se trouvent détenus les (marins), pour avoir un accès consulaire, et pour savoir quels sont les plans iraniens pour leur libération", a précisé ce porte-parole. "Le ministère iranien des Affaires étrangères nous a assurés que le groupe était en bonne forme et se trouvait en Iran", a encore déclaré ce porte-parole. "Les marins britanniques sont actuellement interrogés et on doit déterminer s'ils sont entrés volontairement ou par erreur dans les eaux territoriales iraniennes. Lorsque cela sera clair, une décision sera prise" en ce qui les concerne, a ajouté M. Mostafavi. Aucune photo ou vidéo n'a été diffusée. A Bagdad, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, prenant position pour la première fois dans cette affaire, a déclaré hier que les marins avaient été capturés dans les eaux irakiennes, comme l'affirme Londres, rejetant la version de Téhéran selon laquelle, ils ont été capturés dans les eaux iraniennes. Mais, selon Téhéran, ils auraient "avoué" avoir pénétré illégalement dans les eaux iraniennes et "ont reconnu leur erreur". M. Mostafavi a également démenti les informations selon lesquelles l'Iran "veut échanger les marins britanniques contre les diplomates iraniens arrêtés" à Erbil (nord de l'Irak) par les forces américaines en janvier. La tension croissante entre Londres et Téhéran, dans le contexte des nouvelles sanctions imposées par l'ONU à l'Iran pour son programme nucléaire, a contribué hier à une forte hausse des cours du pétrole. Le brut a atteint son plus haut niveau de l'année, frôlant les 64 dollars à Londres et les 63 dollars à New York. Dimanche soir, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki avait réaffirmé que les marins étaient accusés d'avoir pénétré "illégalement" dans les eaux territoriales iraniennes. Et il avait laissé entendre qu'une inculpation était possible, en ajoutant que "l'affaire est en train d'être examinée d'un point de vue légal". Peu avant, le Premier ministre Tony Blair avait jugé "fondamental" que les Britanniques soient libérés au plus tôt, en dénonçant une capture "injustifiée". La ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett a ensuite dans une conversation téléphonique avec M. Mottaki demandé un "accès consulaire" aux marins capturés, réaffirmant "très clairement" qu'ils se trouvaient dans les eaux irakiennes au moment de leur capture.