Mardi dernier, la salle du cinéma le Colisée a accueilli un public nombreux, venu à la découverte de six courts métrages maltais. Le premier film intitulé Implacable Bruine, de Kenneth Scicluna, nous a parlé pendant 14 minutes de l'histoire d'une profonde déchirure psychologique d'un garçon ayant rompu avec l'environnement familial et le monde extérieur. Ce garçon, tourmenté par l'union entre sa mère Enseamed et son oncle dominateur Weaselly, se plonge dans un monde propre à lui et décide, dès lors, de rompre avec toute forme de communication. Le film se focalise sur une problématique très importante, celle de l'absence de la communication et de l'acte de la parole entre les membres d'une famille qui se réunit uniquement pour déjeuner. S'inscrivant toujours dans cette thématique de la rupture, le second court métrage Shopfloor du réalisateur Peter Sant nous a proposé une autre image de la société moderne, qui se caractérise par la froideur dans les relations les plus sacrées, à savoir celle de la famille. En effet, Shopfloor brosse le portrait d'un couple et de leur petite fille, lassés de vivre une vie quotidienne monotone dans le silence et l'incommunicabilité. Deux autres films, 303 de David Serge et Silence Vertébral de Julian Mallia d'une durée de deux minutes, racontent à peu près le même thème, celui d'une vie sans vie. Dans le premier, il s'agit d'un soldat qui mène une bataille sans fin en Sicile. Le deuxième met en scène le quotidien répétitif d'un homme ordinaire et solitaire. Dans le dernier film de la soirée intitulé Madgalene et réalisé par Rebecca Cremona, il s'agit d'une histoire dramatique qui a lieu en 1930, en Californie. Dans un château, une jeune et belle femme vit seule en compagnie de son piano, son unique confident et souffre-douleur. Un jour, sa vie morne et solitaire va changer à l'arrivée d'un homme qui n'est autre qu'un représentant commercial. Ces six courts métrages donnent à réfléchir sur la communication avec soi-même et les autres. Quand on n'arrive plus à donner un sens à sa vie, on plonge dans la solitude et l'isolement. Que faire dans ce cas pour éviter la mort?