La situation est franchement intenable entre ceux qui sont dedans et ceux à l'extérieur Quand la majorité appelée péjorativement silencieuse est dotée d'une lâcheté, d'une nonchalance et d'une passivité criarde, aucun projet, quelle que soit son importance, ne peut éviter la faillite. On peut toujours croire à la grandeur, à la gloire et au prestige en vivant de nostalgie qui nous empêche de voir la réalité en face et de prévoir un danger tellement prévisible qu'imminent. Mais les titres, les résultats et les exploits sont éphémères et ne peuvent avoir de sens sans un présent solide et prometteur. Or, ce que nous voyons à l'Etoile du Sahel est loin de rassurer ses fans en particulier et les sportifs en général. Ce prestigieux club passe par une période de déchirement et de «guerre larvée» entre les «inners» et les «outers». Ceci depuis bien avant les élections du nouveau bureau et plus précisément depuis l'élaboration des nouveaux statuts qui était loin de faire l'unanimité et a même provoqué des affrontements assez musclés dont le plus célèbre était celui de la cité «Erriadh». Au contraire, les hommes de main qui ont tout saccagé à la maison de la culture de la pauvre cité étaient tellement fiers de leur boulot qu'ils avaient touché leurs primes en plein public et à visages découverts, s'il vous plaît. Ce n'était là que l'Acte premier, puisque quelques jours après, suite à un vote caricatural, on nous a sorti un statut piège qui met le président du club entre le marteau et l'enclume sous la menace de la fameuse épée des démissions des membres de sa propre équipe électorale. Le jour des élections, où s'affrontaient nos amis Hemaïed et Krifa, nous avons entendu un slogan qui nous a paru à la fois étrange et extravagant : «Quelle que soit la couleur de la liste gagnante, elle doit rentrer dans le mur avant décembre». Aujourd'hui, nous sommes dans l'obligation de croire en la préméditation de ce scénario criminel. Quand on voit ce qui s'est passé au Stade olympique de la capitale et à la salle omnisports de Sousse, on ne peut penser qu'au complot. Quand on lit les déclarations du «père spirituel» à un confrère: «L'union n'est plus possible à l'Etoile, l'Etoile n'a plus de rassembleur», on ne peut que tirer la sonnette d'alarme. Quand on entend l'autre symbole du club, «Majda», déclarer être à la fois contre le départ de Beya et de Kbaier et résumer les maux du club en l'absence d'un défenseur axial et d'un attaquant de pointe, on ne voit que deux explications: la première est que le super-technicien est très loin de son club de toujours. Quant à la deuxième qui nous paraît la plus probable, c'est que l'idole des Sahéliens refuse de voir les choses en face. Captain, le comportement des joueurs sur le terrain est loin de convaincre le plus profane des spectateurs. Des bruits courent que certains de ces joueurs sont plus dévoués à des personnes hors de l'entourage du club qu'aux couleurs de leur propre maillot. Des bruits courent que certains veulent que la tâche du président soit limitée au versement de son propre argent dans les caisses de l'Etoile qui souffrent d'un trou énorme. L'équipe première est loin de rassurer les plus optimistes de ses fans, elle est capable du meilleur comme du pire. Les supporters ou, pour être honnête, les plus influents et les plus manipulables d'entre eux représentent une bombe à retardement qui risque d'exploser à tout moment, la victoire de Zarzis n'a fait que retarder l'échéance. Les gros calibres de la grande famille brillent par leur absence à la fois matérielle et morale. L'actuel président a certainement commis des erreurs, mais pas au point de l'esseuler et de le laisser affronter la tempête et le beau temps sans aide aucune. L'Etoile sans ses grands est orphelin et on n'a pas le droit de laisser un orphelin loin des siens.