Salim Kamoun, vous avez acquis une notoriété dans le monde des rallyes-raids, vous êtes présent dans le cœur du public tunisien et vous êtes passionné de sport automobile. Comment vous est venue la passion pour ce sport ? Ma passion pour les voitures et le sport automobile remonte bien évidemment à mon enfance. Par la suite, j'ai eu mon permis de conduire et, pendant mes études, j'ai commencé à reconditionner des voitures un peu fatiguées pour m'amuser avec mes copains sur des petites routes de montagne. Puis c'est en 2000 que j'ai entendu parler du rallye Paris-Dakar. A cette époque, je ne savais pas très bien de quoi il s'agissait et pour en être fixé j'ai décidé de suivre le rallye avec ma voiture, juste pour voir. Je me suis retrouvé en Mauritanie sur les pistes, tout seul, sans même être inscrit à cette compétition ! C'est de cette manière que j'ai découvert l'extraordinaire travail accompli par les préparateurs et les mécaniciens sur les voitures au bivouac et que je me suis lié d'amitié avec eux. Cette expérience a été une révélation. Je n'avais plus qu'une seule idée en tête : faire cette course mais cette fois à l'intérieur de la compétition et non plus en touriste comme la première fois! Vous avez donc couru pour la première fois en participant au Rallye Paris-Dakar ? Non, j'ai commencé par participer au Rallye de Tunisie en 2001 sur une Toyota de série et j'ai terminé le Rallye à la 35e place sur 96 équipages, malgré un tonneau effectué en testant les limites de la voiture. C'est en 2002 que j'ai participé au Paris-Dakar, toujours sur la même voiture et j'ai franchi la ligne d'arrivée à Dakar en atteignant mon objectif d'être le premier Tunisien de l'histoire du Paris-Dakar à terminer ce rallye. Cette année vous participez au Rallye Oilibya de Tunisie au volant d'un Protruck, c'est également un événement dans l'histoire des équipages tunisiens engagés sur ce rallye en deux roues motrices ? L'expérience acquise tout au long de ces dix dernières années de compétitions m'a incité à passer au niveau supérieur et à me donner les moyens de courir sur un proto deux roues motrices conçu spécialement pour les courses de rallyes-raids. Comment vous situez-vous par rapport au parcours du Rallye Oilibya de Tunisie ? Cette année, la difficulté viendra du fait que le parcours sera essentiellement tracé dans du sable. Comme ce n'est pas le terrain de prédilection de ce type de véhicule, les franchissements des dunes devront se faire obligatoirement avec toute la puissance disponible du V8 Chevrolet et l'énorme potentiel des suspensions. Regrettez-vous que le Paris-Dakar ne se déroule plus en Afrique ? Forcément. Depuis deux ans, le Dakar s'est exilé en Argentine et au Chili. Cette année nous avons eu une lueur d'espoir qu'il revienne finalement sur le continent africain en passant par la Tunisie, la Libye et l'Egypte, mais visiblement ce ne sera pas pour cette année. J'attends cela impatiemment...