L'Agence japonaise de coopération en Tunisie poursuit son soutien à la Tunisie, à travers la réalisation des projets de développement entamés depuis plus d'une année. «La Tunisie connaît des changements de grande envergure, notamment la transition vers un Etat démocratique et prospère. C'est pour cela que la Jica est disposée aujourd'hui à appuyer les acquis de la révolution, par le renforcement de la coopération entre les deux pays, particulièrement pour l'égalité entre les régions », souligne le directeur général représentant de la Jica. En effet, dans le cadre de sa contribution au développement de la gestion des ressources hydrauliques en Tunisie, la Jica finance le « projet de transfert des eaux du Nord de la Tunisie », qui consiste en un doublement de la conduite Sidi El Barrak-Séjnane et un triplement de la conduite : Séjnane-Joumine-Medjerda. Ce projet dont la réalisation s'étend sur la période 2006-2013, entre dans le cadre du grand projet de développement des ressources en eaux du Nord de la Tunisie et vise à accroître le débit de transfert des eaux des barrages de l'extrême nord tunisien (El Kébir, El Moula et Zarga), via le barrage de Séjnane en direction du canal de Medjerda-Cap Bon au niveau de la station de Béjaoua du bassin de la Medjerda. Cette opération contribuera aussi à améliorer davantage la qualité de l'eau potable et l'irrigation destinée aux régions du Grand-Tunis, du Cap Bon et du Sahel. Une enveloppe de 130 millions de dinars a été allouée à ce projet, dont le taux d'avancement des travaux s'élève à 64%. Un autre projet non moins important consiste en l'électrification rurale et l'approvisionnement en eau par l'énergie solaire. Installés dans des zones rurales, loin de la couverture du réseau de la Steg, de nombreux ménages sont restés pour de longues années condamnés à utiliser seulement les lampes à pétrole. Le lancement du projet d'électrification rurale et d'approvisionnement en eau par l'énergie solaire (photovoltaïque) est venu à temps pour aider les habitants de ces régions à retrouver une vie normale et surtout pour les encourager à utiliser l'énergie solaire. Ce projet financé par la Jica cible plus de 500 ménages ruraux répartis dans différentes régions du pays non couvertes par le réseau de la Steg. C'est dans le cadre de cette coopération bilatérale entre le Japon et la Tunisie, à travers leurs institutions respectives, à savoir la Jica et l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (Anme), que ce projet a été lancé, ciblant plusieurs gouvernorats ,dont Siliana, Béjà, Jendouba, Sousse, Gabès et Tataouine. Ce projet entamé en 2005 pour s'achever en 2012, a nécessité des investissements moyennant 23,6 millions de dinars, dont 20MD sont accordés par le Japon sous forme de crédits. La deuxième phase du projet est axée sur l'équipement de 63 puits dans différents gouvernorats par des systèmes de pompage et dessalement d'eaux saumâtres. La réalisation du projet d'alimentation en eau potable des zones rurales de Jendouba se poursuit, suite à un accord de prêt d'une valeur de 65 millions de dinars entre le gouvernement tunisien et la Jica. Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme national d'amélioration du taux de desserte en eau potable dans le milieu rural. La priorité a été donnée au gouvernorat de Jendouba pour plusieurs raisons majeures, à savoir la faiblesse du taux de desserte parmi tous les gouvernorats du pays et la forte concentration de la population rurale qui représente 44% rurale des trois gouvernorats ayant le taux de desserte le plus faible du pays comme Jendouba, Bizerte et Béja. Le transfert d'eau potable touchera les délégations de Fernana, Jendouba, Oued Mliz, Jendouba-Sud, Boussalem et Gardimaou, dans le gouvernorat de Jendouba, ainsi que les délégations de Thibar et Téboursouk dans le gouvernorat de Béjà. Le projet consiste, en effet, en la réalisation d'un réseau primaire pour rapprocher la ressource en eau potable des localités assoiffées en première phase et la réalisation des réseaux de distribution interne de chaque localité en deuxième phase. Il comporte la réalisation d'une station de traitement d'eau potable, d'installation de 175km de conduites, de 9 stations de pompage, de 11 réservoirs et les réseaux de distribution internes de vingt localités prioritaires. Bénéficieront de ce projet environ 204.000 habitants répartis sur 1016 localités. Le taux de desserte en eau potable dans le milieu rural du gouvernorat atteindra après l'achèvement du projet, 97,6%.