La Banque africaine de développement (BAD) et le groupe Tunisie Télécom sont-ils en train de se disputer l'acquisition du siège du RCD dissous, situé à l'avenue Mohamed V, dans la capitale, pour un montant global que certaines indiscrétions estiment à 100 millions de dinars? La questions s'impose d'autant plus que les informations publiées, ici et là, dans les journaux de la place et sur certains réseaux sociaux, n'ont été ni confirmées ni infirmées par les deux prétendants à l'achat du grand palace de 16 étages, fermé depuis le 14 janvier 2011, date du triomphe de la révolution de la liberté et de la dignité. Pour en savoir plus et découvrir la réalité du prix proposé au ministère des Domaines de l'Etat, désormais propriétaire de la maison du RCD après sa confiscation et le passage de sa propriété audit ministère, La Presse a contacté les principales parties concernées. Ainsi, certaines sources informées au département des Domaines de l'Etat soulignent que «le ministère a reçu effectivement une offre d'achat de la part de la BAD sans que le montant ne soit précisé, dans la mesure où c'est l'affaire d'une commission spécialisée qui aura à évaluer le prix réel de l'édifice». «Dans tous les cas, ajoutent nos sources, la décision finale sera prise au niveau du conseil des ministres qui examinera cette question. Quant à l'entreprise Tunisie Télécom, elle n'a soumis au ministère aucune proposition contrairement aux informations publiées par certains journaux». Seulement, au niveau de la Banque africaine de développement (BAD), l'on entend un autre son de cloche, puisque les sources contactées par La Presse précisent que «la Banque n'a aucunement l'intention d'acquérir le siège de l'ex-RCD et qu'aucune correspondance officielle n'a été adressée sur ce sujet au ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières». On apprend, par ailleurs, que la BAD «serait davantage intéressée par l'option de la location dudit siège dans la mesure où il est prévu qu'elle retourne, d'ici trois ans, à Abidjan. Cette option est actuellement à l'étude. Les responsables de la Banque sont séduits par le fait que ce siège dispose de salles de conférences assez spacieuses et fonctionnelles. Toutefois, ils hésitent vu l'image associée à cet édifice, pour des considération de sécurité». Quelle partie croire alors, puisque chacune propose une version sans satisfaire la curiosité de ceux qui suivent l'évolution de cette affaire et sans consacrer leur droit à une information transparente et crédible. Reste l'entreprise Tunisie Télécom qui, bien que citée par les journaux comme le deuxième protagoniste de l'affaire, n'a pas considéré de son devoir d'éclairer officiellement l'opinion publique, se contentant de répondre négativement à notre demande d'éclaircissements.