L'exposition d'arts plastiques de l'artiste-peintre Khadhra El Hedfi, qui se déroule depuis le 20 décembre dernier à la MC Ibn-Khaldoun et dont la clôture est prévue pour le 31 décembre, a été reportée au jeudi 5 janvier 2011. Cette prolongation imprévue a été motivée par l'accueil extrêmement favorable du public pressé d'acquérir ces toiles qui lui sont proposées à des prix étudiés et dont la valeur esthétique n'est plus à démontrer. Khadhra El Hedfi est, depuis une trentaine d'années, une habituée des cimaises qui, si elle pratique son art en dilettante, fait toujours preuve de beaucoup de finesse, d'originalité et d'un égal bonheur à se servir des pinceaux et du chevalet. Sa peintre rappelle étrangement celle du Sicilien Marcella La Spina, le Nabeulien par adoption. Une peinture qui se distingue par l'extraordinaire grâce sensuelle des figures féminines, délicates comme de la fine porcelaine, qui semblent se mouvoir avec bonheur sur un font de paysages champêtres ou même citadins appartenant à son propre vécu, mais qui sont élaborés de manière profonde par l'artiste, rien que pour obtenir des visions oniriques propres à un monde en voie de disparition. Une peintre riche en émotion et en couleurs Bédouine ou citadine, la femme constitue chez l'artiste l'élément fondamental et essentiel de son thème à côté des scènes du patrimoine ou du quotidien de la vie rurale. Dans tous les cas de figure, les personnages sont représentés avec une profusion de détails dans le but d'un rendu des expressions si exaltant, soulignant chaque élément de l'ensemble avec un hyperréalisme qui rend son style si caractéristique et les jeux de lumière qui restituent l'atmosphère baignée du soleil de son enfance tellement remarquable. Jasmin, Crépuscule, Attente, Brin d'air boréal, Optimisme, autant de titres d'une œuvre en 24 tableaux qui exprime une richesse infinie en émotion et en couleurs qui rend hommage à la Tunisie profonde. Inspirée par des fêtes paysannes au savoureux parfum des buissons, de fleurs d'oranger, de dattiers, d'oliviers, de figues de Barbarie débordant de pots en terre cuite de Sejnane, sa peinture développe un choix expressif du langage naïf qui s'exprime par le biais d'une approche ingénue de la vie ou d'une vision simplifiée du monde. *L'exposition de Khadhra El Hedfi se tient à la MC Ibn-Khaldoun du 20 décembre au 5 janvier 2012.