En engageant le Franco-Serbe Dragan par un contrat à objectifs, le comité directeur de l'USM a-t-il fait le bon choix ? A l'exception des deux Allemands Shoolts et Hoener dans les années 80, et à un degré moindre des deux Algériens B.Chniti et Ali Fergani, rares sont les techniciens étrangers recrutés par le passé à l'USM qui ont réussi. Le dernier en date a été le Belge Depireux, lors de la saison 2009-2010. Mais il a été limogé pour mauvais résultats. Même la venue de l'enfant du club, Lotfi Rhim lors de la phase retour, n'a pas pu empêcher la relégation des «Bleus». Un purgatoire qui n'a duré qu'une saison à l'issue de laquelle l'USM a vite fait de retrouver l'élite. Malgré l'arrivée d'un technicien de renom, en l'occurrence l'Algérien Rachid Belhout, et le renforcement de l'équipe par des recrutements ciblés, les «Bleus» ont complètement raté leur début de saison avec, au passage, quatre défaites, un nul et une seule victoire. Un bilan en-deçà des ambitions qui a précipité le limogeage de l'Algérien et l'arrivée du Franco-Serbe Dragan qui a signé pour six mois renouvelables… Une discipline à instaurer L'une des urgences de Dragan, qui a entamé hier son travail à la tête de l'USM, sera d'instaurer la discipline au sein du groupe… Chacun sera appelé à faire preuve de beaucoup de sérieux et d'application, aussi bien aux entraînements qu'ailleurs. Conscient de la difficulté de la tâche, le Franco-Serbe, qui s'est fait une idée sur l'effectif disponible et de la manière d'évoluer de l'équipe, en visionnant quelques DVD, aura à coup sûr du pain sur la planche, aussi bien au niveau technique que psychologique, afin de redresser une situation compromise. Connu pour son sérieux, l'ex-entraîneur du CSHL, qualifié par l'entourage de l'équipe comme étant l'homme de la situation, est-il capable de rectifier le tir et de mettre l'équipe sur les bons rails? Sa parfaite connaissance du football tunisien et surtout de la mentalité du joueur tunisien l'aidera énormément dans sa mission pour métamorphoser le groupe en le dotant d'une solide assise physique et tactique. Toutefois, la trêve arrive au bon moment pour permettre au nouvel entraîneur d'entreprendre son travail dans les meilleures conditions possibles. «Je suis satisfait de l'infrastructure existante, ce qui constitue à mon avis un atout supplémentaire pour travailler et faire tout mon possible afin de changer le visage jusque-là terne de l'équipe appelée à redoubler d'efforts pour rebondir», indique Dragan. Les propos du Franco-Serbe donnent à penser qu'un grand travail l'attend pour rendre l'équipe compétitive aussi bien au niveau des automatismes qu'à celui du choix des joueurs qui n'ont pas su s'adapter aux schémas tactiques de Belhout. Cependant, la redistribution des rôles de certains joueurs-clés, à l'instar du capitaine Maher Hannachi, et du gaucher Fehmi Ben Romdhane, sans oublier la bonne utilisation du Ghanéen Sadate Boukhari dans un rôle de porteur de danger, sera nécessaire, afin que l'équipe retrouve équilibre et homogénéité. De même, les qualités techniques et physiques de l'attaquant nigérian, Onnowa Ogbonna, devraient être utilisées à bon escient dans l'espoir de forcer la décision. En un mot, le groupe disponible a de la qualité. Mais il reste au nouvel entraîneur de trouver la bonne stratégie avec l'espoir de sortir le club du long tunnel.