Le service d'ophtalmologie de l'hôpital Charles-Nicolle a accueilli, hier, une cinquantaine de personnes âgées pour un examen gratuit de dépistage de la cataracte. Cette louable initiative a été conduite par l'Association Nour, créée en 1998 et présidée par M. Imed Trabelsi, pour venir en aide aux personnes malvoyantes et non-voyantes ne disposant pas de suffisamment de ressources financières pour bénéficier d'examens médicaux et subir une intervention chirurgicale pour ceux qui en ont besoin. L'association, qui a fait du porte-à-porte dans les cités défavorisées et qui s'est rendue dans l'établissement hospitalier d'El Aouina et de Kheireddine, a sélectionné plus d'une quarantaine de personnes âgées et malvoyantes aux ressources limitées et dont l'état nécessite une intervention chirurgicale. Hier matin, une caravane sanitaire aménagée par l'association les a conduits de leur domicile jusqu'à l'hôpital Charles-Nicolle où une équipe constituée de six médecins les a directement pris en charge, en leur faisant passer, à tour de rôle, un examen de dépistage de la cataracte, à l'aide d'un biomicroscope. Dans la salle de consultations, Hédi Agrebi, 68 ans et habitant la Cité Aïn Zaghouan, attend patiemment son tour. Cet homme, qui ne voit plus que d'un seul œil, loue l'initiative de l'association qui a permis à beaucoup comme lui de se faire soigner gratuitement et d'être pris en charge par les meilleurs ophtalmologues du service. «Je n'ai pris aucun rendez-vous. L'association s'est chargée de tout. Elle s'est mise d'accord avec les médecins pour organiser une journée de dépistage spécialement pour nous. Nous n'avons même pas eu à nous déplacer. Une caravane est venue nous chercher pour nous amener ici. Les médecins se sont très bien occupés de nous». Idem pour Mohamed Ayadi, âgé de soixante-dix ans, se déplaçant dans une chaise roulante et qui se laisse docilement poser des gouttes dans l'œil par l'un des médecins présents. Après l'examen ceux chez qui une cataracte a été diagnostiquée ont subi, ensuite, une échographie pour déterminer la taille des implants qui seront posés aux patients, lors des interventions chirurgicales prévues pour les journées du 1er et 2 mai. «L'examen a consisté à examiner l'œil de l'extérieur vers l'intérieur, structure par structure. Pour ceux chez qui nous avons diagnostiqué une cataracte, nous effectuons une échographie pour le calcul des implants», explique le Professeur Maher Sokah, ophtalmologue. Les autres patients pour qui le dépistage s'est avéré négatif mais chez qui les médecins ont diagnostiqué d'autres pathologies comme le glaucome ont, de nouveau, été réorientés vers leur médecin traitant afin qu'il leur prescrive le traitement approprié. Caravane sanitaire L' association qui en est à sa quatrième caravane sanitaire depuis le début de cette année avait organisé, en août dernier, une caravane sanitaire au profit d'enfants issus de milieux démunis à qui 250 lunettes de correction ont été distribuées. Une opération similaire a été organisée en octobre dernier dans la région de Medjez El Bab où des enfants ont bénéficié de lunettes de correction, 250 au total. En janvier dernier, une autre caravane sanitaire a également ciblé cette fois-ci les quartiers populaires de la banlieue nord de Tunis où 150 lunettes ont été distribuées à des enfants habitant dans les cités. Aujourd'hui, une autre caravane sanitaire s'est rendue à la Cité Taïeb-M'hiri pour assurer des consultations médicales gratuites à des enfants à qui des lunettes de vue ont été distribuées. «Nous avons fait l'acquisition en tout de 1.500 paires de lunettes de vue que nous comptons distribuer, au cours de cette année, aux enfants démunis», a souligné l'attachée de presse de l'association. Nour, qui a également fait l'acquisition d'un appareil ultramoderne permettant de soigner au laser des personnes malvoyantes diabétiques, prévoit d'étendre, pour le futur, son champ d'activités, en venant également en aide aux personnes vulnérables vivant dans des conditions très précaires ainsi qu'à des jeunes issus d'un milieu difficile et au chômage.