L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) a appelé à mettre un terme aux agressions répétées contre les journalistes, à démasquer leurs auteurs et à les traduire en justice. Dans une lettre adressée aujourd'hui au président de l'Assemblée nationale constituante, au président de la République et au chef du gouvernement, l'Inric s'élève contre les attaques verbales, les violences physiques et les menaces de mort dont ont été victimes les journalistes et les défenseurs des droits humains, lundi 23 janvier 2012, devant le Palais de Justice, à l'occasion du procès d'opinion intenté contre la chaîne de télévision privée «Nessma». L'Inric considère que ces agressions n'auraient pas eu lieu si la sécurité était assurée et si les auteurs des actes commis contre les journalistes au cours des dernières semaines et des derniers mois avaient été sanctionnés. L'Inric estime que les agressions répétées contre les journalistes, dans l'impunité la plus totale, et les accusations injustes portées contre les médias auxquels on tente de faire porter la responsabilité exclusive de tous les maux que connaît actuellement la Tunisie, sont de nature à recréer le climat de peur, de menace et de censure qui pesait sur les entreprises de presse. Un climat qui a privé le pays durant des décennies d'une information libre et pluraliste reflétant les attentes et aspirations des Tunisiens et qui ne ferait pas des journalistes un instrument entre les mains des gouvernants. L'Inric appelle, dans cette lettre, à prendre toutes les mesures qui s'imposent pour protéger les journalistes, dans l'accomplissement de leur mission, en mettant en application les dispositions du nouveau Code de la presse qui criminalisent les agressions contre les journalistes. L'Inric appelle également à lever «l'immunité» dont semblent bénéficier les auteurs de ces agressions, afin d'éviter au pays de retomber dans la spirale de la violence, de l'injustice et de l'oppression, qui commence généralement par le musellement des journalistes et le bâillonnement de la liberté d'expression.