A partir de demain, 1er février, coup d'envoi des soldes d'hiver 2012. Une aubaine tant attendue par les Tunisiens, toutes catégories confondues. Pour les ménages qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, ou ceux à revenu limité, la saison des soldes est le filon de l'année, où ils peuvent s'approvisionner à moindre coût. Un rendez-vous commercial des plus attrayants qui rentre dans leurs habitudes et usages, au point de l'inscrire à l'avance sur leurs agendas de dépenses. Producteurs, distributeurs, grossistes et commerçants détaillants, eux aussi, y trouvent leur compte. Ils en profitent afin de liquider tous leurs articles saisonniers, leur permettant, de la sorte, de renouveler leurs stocks par de nouvelles collections assorties avec la saison suivante. Bref, une opportunité incontournable, dont chacun pourrait tirer profit à sa manière. Ainsi, magasins et boutiques se pomponnent, s'apprêtant à accueillir des clients aux goûts divers. Car, tout comme à la chasse, le plaisir est d'atteindre leur cible. De même, le lèche-vitrines devient, au fil des heures, le comportement commun des passagers, toujours à la recherche de la bonne affaire. A l'affût du vrai rapport qualité-prix. Régis par la loi 40/98 datant du 23 juin 1998, les soldes, qu'ils soient d'été ou d'hiver, sont appliqués pour des objectifs régulateurs. Il est question, selon M. Hsouna Jamâoui, directeur des enquêtes économiques auprès du ministère du Commerce et de l'Industrie, d'aider le producteur ou le fournisseur à écouler son produit (habillement, cuir et chaussures, électroménager, informatique..) sur le marché. Le commerçant-détaillant, lui aussi, s'inscrit dans la logique de liquider son stock en fin de série pour le pourvoir de nouveau. «Sauf que la loi interdit de pratiquer des remises sur des articles acquis trois mois à l'avance de la période des soldes», signale-t-il. En fait, l'introduction d'importantes réductions dont le taux ne doit en aucun cas être inférieur à 20% est en mesure de susciter l'intérêt du consommateur, l'incitant à acheter à prix bas. S'agit-il ici d'une politique de vente pour convaincre d'acheter ou une exigence économique pour dynamiser le rythme du marché local ? Plutôt, les deux à la fois, comme l'explique M. Jamâoui. Chiffres à l'appui, la baisse des prix à la consommation dans certains secteurs tels que l'habillement engendre la compression du taux d'inflation jusqu'à moins de 7% réalisé sur les articles soldés. Ce qui favorise, en retour, l'amélioration du pouvoir d'achat, les équilibres budgétaires nationaux et l'augmentation des investissements générateurs d'emplois. «Ce sont bel et bien des objectifs macro-économiques», a-t-il souligné. Mais comment savoir identifier les commerçants participant aux soldes ? Justement. Avant le démarrage des soldes, indique-t-il, il est question de relever un mois à l'avance les prix initialement affichés sur les articles concernés, leur nature (cuir, tissus..) et leurs références. Parallèlement, tout se vérifie conformément aux données préétablies. A cet effet, les brigades de contrôle économique se rendent sur le terrain auprès des commerçants, constatant de visu l'état des lieux. Afin d'éviter toute forme de fraude ou de déloyauté, pour le bonheur du consommateur. Et de rappeler que l'on a enregistré, pendant la même période au cours de l'année dernière, quelques infractions. «C'était, alors, la saison la plus particulière qui coïncidait avec la révolution, où les soldes ne se sont pas déroulés comme cela avait été prévu», avoue notre interlocuteur. Et de revenir sur l'actuelle saison qui s'étalera jusqu'au 15 mars prochain. Il prévoit que quelque trois mille commerçants ou un peu plus sur tout le territoire, soit 60 % des professionnels, vont y prendre part. Un nombre qu'il a qualifié d'insignifiant. Et pourtant, «nous pensons que cette année, les choses s'annoncent de bon augure..», estime-t-il.