Le scénario est pire que celui des inondations de 2003 et 2011 suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs régions du pays, provoquant des dégâts et des pertes. Aujourd'hui, des localités, des imadas, des douars, du fin fond de la Tunisie, notamment au Nord-Ouest, peuvent être considérés sinistrés. Des routes coupées, puis réouvertes, des villes et des villages isolés, des populations lançant un appel de détresse. L'intervention du gouvernement était tardive à travers l'installation d'une cellule de crise, la mobilisation des forces de l'armée, l'engagement des comités régionaux, des structures et de la société civile, afin de venir en aide aux populations en difficultés dans des villes et villages isolés par les amoncellements de neige, qui ont rendu impossible l'accès des convois d'approvisionnement en nourriture, médicaments et carburants. Cette intervention face à la vague de froid et de neige et aux intempéries, a favorisé une situation qualifiée de «catastrophique», où les appels au secours des populations fusaient de partout sur les ondes des radios comme dans les chaînes de TV. La Protection civile, la Sûreté nationale, les représentants des travaux publics, de la santé et autres secteurs interpellés par ces événements, sont appelés durant les jours à venir où la vague de froid et de neige est de retour, à prendre des mesures d'extrême urgence et mobiliser de gros moyens pour appuyer le travail de proximité, notamment dans les reliefs inaccessibles, où les besoins élémentaires, se font sentir davantage. Car, la situation semble se compliquer et s'aggraver de jour en jour prévoyant d'autres catastrophes dont les inondations. A l'évidence, les habitants de la région du Nord -Ouest du pays doivent prendre leur mal en patience. A côté des gens engagés dans des actions de solidarité pour venir en aide aux populations ballotées entre la faim et le froid, il est opportun de rappeler que ladite région qui souffre encore des effets négatifs des intempéries, a besoin d'autres interventions plus ciblées qui ne se limitent pas à la pénurie ou à l'acheminement des denrées alimentaires, mais à la réhabilitation de l'infrastructure existante, l'adduction d'eau potable et d'électricité, le raccordement du gaz de ville... Le mauvais temps persiste encore dans toutes les régions du pays. Les chutes de neige ont déjà recommencé au Nord-Ouest prévoyant de rudes épreuves et un désarroi total en raison de l'absence des moyens, sachant que, jusqu'à aujourd'hui, dans certaines localités perchées en haute montagne, inaccessibles même à pied, des coupures d'électricité et d'eau potable, des débordements de terrain et des glissements de routes sont signalés. Toutefois, à quelque chose malheur est bon: cette vague de froid et de neige vient, heureusement, rappeler au gouvernement qu'il y a des habitants qui vivent dans la précarité ou plutôt survivent dans des conditions d'un autre âge, perchés sur les sommets des montagnes, souffrant le plus de la rigueur du climat et fragilisés par la pauvreté et le sous- développement local. Mais, la question se pose aujourd'hui. Faut-il que notre Dame Nature se déchaîne pour secourir nos citoyens dans ces régions ? Faut-il encore qu'une catastrophe se produise pour que l'attention des populations sinistrées soit attirée ? Faut-il toujours que l'aide et l'approvisionnement d'une région enclavée soient de circonstance et ne s'inscrivent pas dans la continuité axée sur un développement durable de ces zones montagneuses marginalisées depuis des décennies, accentuant un déséquilibre socioéconomique incontestable ? Un appel aux autorités pour secourir d'abord ces habitants livrés à eux-mêmes et mettre un plan d'intervention urgent axé en prime sur la mise en place d'une infrastructure de base solide qui pourra supporter les aléas de la nature et, en second lieu, sur l'éradication des poches de pauvreté dans les localités désenclavées et les plus défavorisées. Un travail de longue haleine qui semble aujourd'hui, loin des yeux des responsables...