La Côté d'Ivoire est un pays qui se trouve aujourd'hui dans une phase de reconstruction. Les années de troubles politiques et sociaux ont, en effet, mis le pays à plat. L'infrastructure du pays, aussi bien publique que privée, a fortement souffert et le secteur de la construction et du bâtiment se retrouve, de ce fait, au centre des priorités du gouvernement actuel. C'est en vue d'exposer les opportunités d'affaires liées à ce secteur et à ceux du marché ivoirien en général qu'une rencontre a été organisée, hier, au siège du Cepex, à Tunis. M. Mamadou Sanogo, ministre ivoirien de la Construction, de l'Assainissement et de l'Urbanisme, a exposé, devant un panel de chefs d'entreprise tunisiens, les opportunités d'investissement offertes par le marché ivoirien, notamment dans le secteur de la construction et du bâtiment. Il a, par ailleurs, souligné que le gouvernement ivoirien, en place depuis le 1er juin dernier, est appelé à résoudre un ensemble de problèmes dont ceux de la reconstruction et de la lenteur du traitement administratif des dossiers. D'ailleurs, a-t-il encore relevé, dans le passé, chacun pouvait s'improviser promoteur immobilier ou aménageur foncier : «Deux professions que nous avons veillé à organiser au moyen d'un ensemble de décrets». Il souligne qu'outre la construction de logements sociaux qui peut s'avérer fort rentable, l'aménagement et la commercialisation de terrains destinés à la construction est un autre créneau porteur susceptible de faire l'objet d'investissements. S'agissant des caractéristiques du marché ivoirien, on retiendra, notamment, que c'est un pays qui couvre 322.462 km2 et qui compte 19 millions d'habitants. La croissance démographique y est de 3,5%. Sachons également que le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) représente 4% du PIB et celui des services 50,7% du PIB. Le marché de l'habitat souffre d'un déséquilibre entre l'offre et la demande, notamment à Abidjan où la demande est de 20.000 logements par an, soit 40% de la demande nationale, alors que l'offre ne dépasse pas les 8000 logements par an (dont près de la moitié est fournie par le secteur non organisé). On y relève, également, un déficit important en logements sociaux, surtout dans la capitale économique. Les logements économiques se sont développés aux dépens des logements sociaux. Le programme du gouvernement actuel prévoit la construction de 30.000 logements sociaux : objectif qu'il ne peut atteindre en restant isolé. Cela nécessite l'implication des opérateurs privés, notamment tunisiens. Le marché des BTP (bâtiment et travaux publics) est un autre marché qui correspond à d'importantes potentialités. «A l'issue de la crise de 2010, le retour des bailleurs de fonds dans les domaines de la réhabilitation des infrastructures de base, la construction du 3e pont d'Abidjan, la construction de l'autoroute sur l'axe Abidjan-Bassam, la construction de logements sociaux, ainsi que la poursuite du programme spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro semble présager un avenir dynamique pour ce secteur», souligne-t-on encore. S'agissant des principaux opérateurs du secteur BTP, on relève une forte présence des entreprises françaises. Du côté des entreprises tunisiennes, l'entreprise Soroubat est présente à travers la construction d'une partie de l'autoroute du nord. Parmi les principaux grands projets prévus pour la période future en Côte d'Ivoire, on cite, entre autres, le projet d'optimisation des routes et de renforcement des liaisons interurbaines, la construction du barrage de Soubré ( 381,1 millions d'euros), le projet de mise en marche d'un train urbain (167,6 millions d'euros), la construction d'une cité universitaire (147,8 millions d'euros), la construction d'une gare routière à Abidjan, l'édification d'un port sec dans la ville de Ferkessédougou...