Menacés, agressés, brutalisés et en danger permanent, les hommes en noir haussent le ton Dimanche dernier, malgré le huis clos, au moins deux rencontres ont connu «l'alerte orange». D'abord une simple rencontre de la catégorie minimes entre l'Espoir Sportif de Hammam-Sousse et la Jeunesse Sportive Kairouanaise avec un arbitre de la Ligue du Centre brutalisé. Ce qui est un comble compte tenu de l'inexistence de l'enjeu. Ensuite, le match en retard de Ligue 2, Sporting Club de Moknine-Association Sportive de Djerba, a connu une fin en queue de poisson après avoir déjà été interrompu une bonne dizaine de minutes. Le referee Mohamed Harakati et ses assistants ont été agressés au coup de sifflet final, ce qui pose une double question : le respect du huis clos et la présence de la sécurité au stade de Moknine. Lundi dernier, les arbitres de Tunis-Cap Bon et ceux du Nord observaient un sit-in qui a donné l'occasion de se concerter sur l'action à entreprendre. Ils ont ainsi convenu de rejeter toute désignation pour une rencontre organisée à Moknine compte tenu de la récidive. Il y a un mois, en effet, ce stade avait connu de graves incidents, ce qui lui a valu une méga-suspension de cinq rencontres à huis clos qui allait être commuée en un seul match. Ces cinq matches à huis clos, le Sporting les «prendra» finalement mardi lorsque la Ligue «pro» a eu à statuer sur le dossier des incidents de dimanche dernier. Cette sanction sera néanmoins assortie cette fois d'une interdiction définitive pour le SCM de disputer le moindre match à domicile jusqu'à la fin de la saison. D'ailleurs, sa rencontre de la 13e journée prévue hier à domicile face à la Palme de Tozeur a été reportée, la corporation arbitrale ayant convenu de ne plus diriger aucune partie prévue à Moknine. Par ailleurs, ils évoquent la possibilité de porter un brassard rouge, ou de débuter les prochaines rencontres avec un quart d'heure de retard. L'intégrité physique, d'abord Si certains annoncent pour le 25 février un mouvement de grève, les porte-paroles des arbitres Malek Badri et Hichem Barkallah n'en insistent pas moins sur l'indispensable protection physique dont doit être entourée leur confrérie, en attendant de satisfaire des exigences non moins importantes et qui s'appellent la majoration des indemnités arbitrales et la cotisation à une assurance. Le comble, c'est d'en arriver à une situation où la violence s'accentue dans un contexte de huis clos. Un constat proprement surréaliste. La saison dernière, déjà, un mouvement de grève a été suivi pour dénoncer les mêmes violences auxquelles on assiste aujourd'hui. On en est pour ainsi dire au même point qu'il y a quelques mois. La démission de Younès Selmi, président de la Direction nationale d'arbitrage, justement pour marquer une solidarité agissante avec tous ces referees envoyés chaque dimanche sur «le champ de bataille», n'aura guère fait évoluer les choses. Par delà la refonte des désignations, suivi et formation des arbitres et des commissaires et des moyens et de l'encadrement qui y sont investis, l'arbitre reste, tout compte fait, le maillon faible de la chaîne. Et cela révolte ce corps fragilisé davantage par le relâchement sécuritaire observé dans les stades.