Les arbitres ne se bousculent plus au portail. Une désignation est devenue un calvaire, un risque Face au grave déficit de garanties de sécurité, face aussi à la confusion entre rencontres à huis clos et celles en présence de public, les arbitres font l'objet de menaces réelles. Au moins, une dizaine d'entre eux ont été agressés depuis la reprise de la compétition dans les divisions inférieures. Inquiétant ! Le dernier referee à avoir été malmené a dû arrêter dimanche dernier la rencontre Union Sportive de Ben Guerdane-Avenir Sportif de Kasserine comptant pour la 15e journée de Ligue 2. Ben Guerdane réclame un penalty, Abdallah Doraï fait la sourde oreille, une cinquantaine de spectateurs envahissent le terrain. Le spectacle de la veille retransmis depuis le stade international du Caire a dû sans doute les inspirer! En tout cas, des palabres à n'en plus finir de l'arbitre avec… les stadiers. Lors de l'irruption sur la pelouse des supporters, le spectacle était désolant. La Ligue nationale de football professionnel (Cnfp) doit se pencher sur ce dossier et rendre son verdict au cours de sa réunion d'aujourd'hui. Un examen pour tout alibi Une journée plus tôt, toujours en Ligue 2, la rencontre Sporting Club Moknine, El Ahly de Mateur était décrétée à huis clos. Théoriquement, car en fait les gradins du stade grouillaient de monde, surtout en seconde période. Au lieu d'arrêter les frais en insistant sur l'évacuation des spectateurs, indésirables en la circonstance, l'arbitre Nabil Badri a décidé de mener la rencontre jusqu'à son terme, se moquant superbement du huis clos qu'il était dans l'obligation de faire respecter. Le bonhomme était à l'occasion sous examen. C'est du reste le seul alibi pour tenter d'expliquer son attitude. Résultat : la partie a fini dans une totale confusion, le référée signalant un grand nombre de dirigeants locaux. Là aussi, le club local perdait (1-0) et rouspétait contre certaines décisions arbitrales. Report in extremis Prévue hier, la rencontre Union Sportive de Ben Guerdane-Stade Gabésien, qui devait à l'origine se jouer dimanche dernier, a connu un nouveau report. Celui-ci a été décidé moins de 24 heures avant le coup d'envoi théorique, ce qui a pris vraiment de court le club visiteur, lequel se trouvait déjà en stage du côté de Zarzis. Certains laissaient entendre que, malgré tout, le SG allait effectuer le déplacement de Ben Guerdane pour marquer sa désapprobation. Mais il se trouve que le commissariat régional aux sports de Médenine a décidé un nouveau report mardi en début de soirée, en raison des carences constatées au niveau du mur de protection de l'enceinte, appelée à accueillir le derby du Sud-Est, devenu à certains endroits une véritable passoire. Moins de tension, plus de respect Maintenant, on parle de plus en plus d'une nouvelle stratégie adoptée par le service d'ordre autour et dans les enceintes sportives. La révision de la stratégie a pour finalité d'abaisser les tensions jusque-là qui caractérisent les relations entre les agents de sécurité et le public sportif, moins d'encombrements et de longues files, moins de points de contrôle par lesquels doit passer le spectateur billet en main (jusque-là, il lui arrivait de passer par cinq à six points successifs !), installation notamment dans les grands stades pour les grosses affluences de détecteurs de métaux qui remplaceront les fouilles à répétition, allégement de la présence du service d'ordre dans les gradins où il sera en partie remplacé par des encadreurs influents appartenant aux comités des supporters des clubs. Tout en admettant que l'on ne va pas former du jour au lendemain les fameux corps des stadiers, cette stratégie répond aux impératifs d'une dignité retrouvée après la révolution du 14 janvier et du respect nécessaire du public sportif par le service d'ordre.