Le cylce «rencontre avec les photographes», abrité par le club Tahar-Haddad, a démarré au début de ce mois de février et se poursuivra jusqu'à lundi prochain. La séance de lundi dernier a été consacrée aux photos de reportages, réalisées par de jeunes étudiants en section photographie. Animée par Hatem Bouriel, la rencontre, réunissant des professionnels du domaine, avait pour but de mettre en relief l'expérience des frères Hmima (des invités absents) avec la jeune génération. La séance débuta par un aperçu résumant l'histoire de la photographie en Tunisie, donné par l'enseignant spécialiste Hamideddine Bouali, qui a mis en relief l'essor de cet art en Tunisie, depuis le XIXe siècle jusqu'à nos jours, évoquant notamment les œuvres de Béchir Mannoubi qui a initié les photos de sport, de Kahia et de son célèbre livre «Tunisie» et de Bettayeb avec ses techniques de la prise de photos. Des photos de reportages signées par les étudiants Wassim Hathek et Khaled Mechergui nous ont été présentées lors de cette rencontre. Le premier, inscrit en troisième année photographie à l'Institut des beaux-arts de Nabeul et stagiaire à La Presse, nous a proposé un reportage photos sur les réfugiés de Ras Jdir. Un témoignage en images rapportant les moments les plus difficiles qu'ont vécus nos voisins libyens lors de la révolution. Le second, du même niveau et également stagiaire à La Presse, nous a proposé quant à lui des reportages qui tournent autour du tourisme, plus précisément une série de photos de la Médina de Tozeur, d'un sit-in de la Kasbah et des images de Aïn Draham, prises récemment lors de la vague de froid qui a envahi le pays. La discussion de cet ensemble de travaux s'est centrée sur les lacunes esthétiques et techniques de la prise de la photo. «Dans toutes ces photos, on remarque que le cadre est serré et il y a beaucoup de lumière», a signalé Hamid Bouali. Du point de vue artistique, il y a un manque flagrant de diversité dans l'image. Et d'ajouter : «On a l'impression que les photos se répètent et ne nous donnent pas une idée générale sur Ras Jdir». Les intervenants, les professionnels du domaine dont notamment Dalila Yaâkoubi, Salah Matmati (photographes) et les amateurs ont signalé par ailleurs qu'il y a un grand manque de la charge émotive dans ces reportages. «Le côté dramatique dans les photos de Ras Jdir et celles de Aïn Draham n'est pas bien rapporté, tout comme le choix de la bande musicale par rapport à la photo qui n'est pas très réussi», a commenté Dalila Yaâkoubi. Concernant la lumière, Bouali a précisé qu'une photo réussie est celle prise soit à l'aurore, soit au crépuscule, surtout en ce qui concerne les photos de la Médina. La rencontre s'est close avec Khyra Abbassi qui a interprété sa toute dernière chanson composée et écrite par elle-même.