Le groupe parlementaire démocratique, le groupe de la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement (camp Hachemi El-Hamdi) ainsi que plusieurs partis et constituants non représentés dans des groupes se sont retirés de la séance-débat avec le gouvernement qui a démarré hier en fin de matinée au Bardo. Selon Maya Jeribi, représentante du groupe démocratique, ce retrait intervient pour protester contre la décision du président de la Constituante M. Mustapha Ben Jaâfar, de limiter le temps d'intervention de chaque constituant à une minute, à l'heure où le pays traverse une situation économique et sécuritaire difficile qui exige un dialogue sérieux et constructif avec le gouvernement. La limitation du temps d'intervention à une minute, a-t-elle noté, se veut un moyen pour réduire la marge de manœuvre de l'opposition et la priver d'exercer son droit d'expression. «La politique adoptée par le gouvernement ne construit point», a-t-elle estimé, faisant remarquer que l'opposition a besoin de plus de temps pour exprimer les inquiétudes et les préoccupations du peuple. A cet égard, elle a imputé la responsabilité des conséquences de ce mode de traitement au président de la Constituante. De leur côté, les autres constituants, qui ont quitté la séance-débat, ont revendiqué leur droit légitime de prendre tout le temps nécessaire pour faire écouter la voix du peuple au gouvernement. Ils ont, dans ce contexte, proposé l'attribution de 3 minutes d'intervention à chaque constituant afin de permettre aux élus du peuple d'exprimer les préoccupations des habitants de leur région.