Le joueur complet d'il y a 5 ans s'est transformé en joueur ordinaire, peu compétitif et même capricieux. Pourtant tout le monde lui reconnaissait talent et qualités techniques. Nous ouvrons ce dossier au moment où Mouihbi renouvelle son bail avec le CA sur fond d'attentes improbables de la part de son entourage. Débarqué au «Parc A» l'été 2007 (après une faste saison avec l'ASMarsa), Youssef Mouihbi avait le profil même de l'oiseau rare. En tout cas, un projet de grand joueur convoité par tous les grands du championnat. L'enfant terrible de La Marsa arrive au Parc A en même temps que son entraîneur Abdelhak Benchikha. Le duo fonctionne bien lors de sa première saison : un titre de champion remporté haut la main pour un CA, absent douze ans de la plus haute marche du podium. Sur les 5 saisons sous les couleurs «rouge et blanc», sa première était sans doute la meilleure. Les supporters clubistes n'oublieront pas ce but «historique» contre l'ESZarzis en fin de match qui a permis au CA de remporter le sacre. C'est le but qui a fait de lui la «coqueluche du peuple clubiste. Comme par hasard, Mouihbi inscrit son premier but avec le CA contre… l'ASM à La Marsa. Mauvais souvenir Parti pour être l'attaquant-vedette de son équipe, Youssef Mouihbi connaît toutefois un grave épisode de sa carrière. Un certain dimanche 4 octobre 2008, il est victime d'une grave blessure (ligaments croisés) face à Haras Al Houdoud. Un coup d'arrêt de huit mois difficiles à vivre pour ce joueur qui n'a pas réussi à s'en remettre. De retour sur les terrains, le CA ne retrouve plus cet attaquant polyvalent et fantaisiste à l'approche des buts; Convalescence longue, blocage psychologique et carrière en veilleuse. Bref, Mouihbi n'est plus ce qu'il était. Comme absent, plus influent du tout dans le jeu et surtout irrégulier, il perd logiquement sa place de titulaire avec Lechantre. Pis encore, il s'est de nouveau blessé au derby (4-12-2009). C'est le début d'un cycle infernal où ses apparitions se comptent sur les doigts. Ceci avec des bras de fer avec son entourage et un public qui n'a plus la même sympathie pour ce joueur qui continue tout de même à jouer à la diva et à poser ses conditions. Coupable ou lésé? Ceux qui fréquentent le Parc A et qui connaissent le joueur vous diront les deux à la fois. Lésé par les deux graves blessures qu'il a vécues mais coupable pour ne pas avoir réussi à rebondir faute de caractère et de volonté. On lui reproche, outre la baisse vertigineuse de son niveau, une insolente nonchalance. Ce n'est plus le même joueur qui affolait ses adversaires et qui éclairait le jeu de son équipe. Renouvellement «sous conditions» Restera, restera pas? Le dossier Mouihbi ainsi que ceux de Dhaouadi et de Ifa font l'actualité. Injoignable, Mouihbi est très discret à ce sujet. Ses doléances? Deux points essentiels : un salaire de 10.000 dinars mais d'après ces sources, la prime de signature sera revue à la baisse. Deuxième point : être traité comme les stars de l'équipe. Il n'est pas question de descendre sous ce plancher. Du côté du bureau directeur, il y a une envie de renouveler le bail avec Mouihbi. Ça va être un contrat qui ressemble un peu à celui de Adel Nefzi : un salaire conséquent et une prime de signature réduite avec les primes de victoires comme ses équipiers. Maintenant que les dirigeants clubistes ont trouvé un terrain d'entente avec lui, peut-on dire que c'est une bonne affaire? Mouihbi n'est plus ce joueur dont on parlait au début. Où est passé ce Mouihbi déterminant? Aujourd'hui, c'est un joueur qui n'a pas deux matches de suite dans les jambes. D'ailleurs, il n'est plus titulaire malgré les nombreuses chances qui lui ont été offertes au CA et il n'est plus international depuis belle lurette. Ses admirateurs les plus inconditionnels ne reconnaissent plus l'homme et le joueur. Au CA, on parle d'un contrat qui doit refléter la valeur actuelle de Mouihbi. Selon les dernières «news», Mouihbi et ses employeurs ont trouvé un accord de principe et le renouvellement est de ce fait certain. Mouihbi jouera encore au CA pour trois ans. Retour de l'enfant prodige ou suite de la traversée du désert? C'est probablement sa dernière chance de se racheter. Une chose est sûre : ses détracteurs sont beaucoup plus nombreux que ses partisans. C'est à lui d'inverser la tendance.