• Le scénario adopté prévoit une croissance du PIB de 3,5% en 2012 contre -1,8% en 2011, une allocation de 1.000 MD pour les dépenses de développement et l'introduction de participations conjoncturelles volontaires pour stimuler l'investissement et l'emploi et moderniser les infrastructures dans les régions intérieures • Les dépenses allouées à l'effort de subvention atteindront 3.067 MD, soit 4% du PIB • Le déficit budgétaire atteindrait 6,5% du PIB et le taux d'endettement extérieur se situerait à 47% L'adoption, lundi, du projet de budget complémentaire pour l'année 2012 en Conseil des ministres, vient après une longue concertation engagée avec les régions impliquées dans des consultations qui se sont parfois déroulées dans une ambiance électrique et un arbitrage difficile sur le scénario qui répond le mieux aux équilibres financiers du pays et aux attentes des régions intérieures, notamment. Un exercice qui s'est avéré difficile, dans la mesure où la marge de manœuvre était très étroite, au regard d'une conjoncture nationale et internationale poussive, de la rareté des ressources disponibles, des urgences qu'impose une intervention publique conséquente et des pressions sociales qui ne finissent pas de s'amplifier. Le scénario mis au point trouve son articulation autour d'un certain nombre d'axes et de priorités qui se réfèrent au renforcement des dépenses consacrées au développement ( investissement et emploi...), aux dépenses sociales (subventions et aides aux familles démunies) et aussi de l'amélioration du rendement du système fiscal. Ce scénario table sur la réalisation d'une croissance du PIB de 3,5% en 2012 contre une croissance négative (-1,8%) en 2011. A cet effet, les ressources qui seront allouées aux dépenses ont été révisées à la hausse pour atteindre 24.710 millions de dinars, soit +7,7% et une enveloppe de 1.775 MD par rapport aux prévisions établies dans le projet de la loi de finances initial. Cette enveloppe sera orientée essentiellement vers les dépenses de développement qui passeront de 5.200 MD à 6.150 MD, soit une augmentation de 950 MD, les investissements additionnels évolueront de 650 MD. En même temps, 200 MD supplémentaires seront alloués aux programmes d'emploi «Amal» et aux chantiers et une attention accrue sera accordée aux projets de logements populaires avec la programmation d'une enveloppe de 100 MD. Financements additionnels Dans ce nouveau projet de budget complémentaire, les dépenses de gestion croîtront de 806MD pour atteindre 14.346MD. Cette augmentation sera orientée essentiellement vers les dépenses de subvention (+229MD) qui se situeront à 3.067 MD soit environ 4.4% du PIB. Cette enveloppe permettra, notamment, d'augmenter le nombre (à cinquante mille) de familles démunies bénéficiant d'une pension mensuelle (30 dinars) et des financements additionnels (100MD) au profit des municipalités. Il est à signaler que pour boucler ce schéma, les ressources propres du budget ont été évaluées à 18.191MD, soit des ressources additionnelles de 2.047 MD. Ils proviendraient essentiellement de l'amélioration du rendement du système fiscal (561 MD), de participations exceptionnelles (300 MD) qui proviendraient des salariés, de certaines professions, de personnes physiques bénéficiant de revenus non assujettis au système d'imposition et de personnes morales, à l'exception des sociétés pétrolières, des revenus des expropriations (1.000 MD) et des revenus de la privatisation (400 MD). Quant aux besoins de financements extérieurs identifiés, ils sont évalués à 4.330 MD dont 1.500 MD sont inscrits au titre de l'appui par la BAD (Banque Africaine de Développement) au budget de l'Etat et 270 MD sous forme de dons de l'Union européenne. Ce schéma budgétaire, s'il ne vient pas aggraver l'endettement de la Tunisie, qui se situera à un niveau jugé acceptable de 47% du PIB, engendrera certainement des pressions au niveau du déficit budgétaire qui atteindra -6,5%, contre -3,8% en 2011. Enfin, l'accroissement des dépenses de développement de 1.000 MD pose la question lancinante de l'impact des actions qui seront engagées, notamment en matière d'emploi, de lutte contre la pauvreté et de l'impulsion du développement des régions intérieures, où les besoins et les demandes nécessitent des moyens encore plus considérables.