L'Akdi (Association de Kairouan pour le développement intégré) a accordé, du 1er janvier au 31 décembre 2011, 750 microcrédits d'un montant global de 800.000D. Les bénéficiaires âgés entre 20 et 59 ans sont choisis parmi les catégories démunies et non éligibles aux sources de financement. Le montant des crédits varie de 500 à 4.000D. En premier lieu, on trouve le secteur des petits métiers (50%) suivi de celui de l'amélioration des conditions de vie (20%), du secteur agricole (20%) et du secteur de l'artisanat (10%). Par ailleurs, l'Akdi a offert, au mois de juin 2011, des filets de pêche réglementaires et qui ne ne nuisent pas à la faune, à une vingtaine de pêcheurs exerçant au lac du barrage Sidi Saâd (Hajeb El Ayoun) pour un montant de 8.000D. M. Sofiène Larguech, directeur exécutif de l'Akdi, nous précise dans ce contexte que la retenue de ce barrage est peuplée d'un stock important de carpes, de mulets et d'anguilles : «La plupart des pêcheurs utilisent des méthodes de pêche rudimentaires, faute de moyens. Et la plupart des barques commencent à vieillir. L'Etat a élaboré un projet qui va être réalisé prochainement et qui concerne l'aide matérielle aux pêcheurs de Sidi Saâd du côté de Hajeb El Ayoun et de Nassrallah, le renouvellement de leur flotille et de leurs matériels ainsi que leur recyclage», ajoute M.Larguech. Notons que l'autorisation de pêche est régie par des autorisations annuelles octroyées par le Crda qui a déjà fourni au groupement des pêcheurs un local, des glacières, des frigos pour le stockage et une machine de glace. Témoignages Pour avoir davantage d'idées sur ce fond poissonneux qui fait la fierté des habitants de Hajeb El Ayoun qui ne cessent d'évoquer ce vieil adage «Youjed fi nahr ma la youjed fi el bahr», nous nous sommes rendus au lac du barrage Sidi Saâd situé à 20 kms de Hajeb El Ayoun. Havre de paix pour les uns, lieu de pêche pour les autres, les atouts de cette zone se découvrent à la carte. Des villages aux maisons bien groupées et des montagnes entourent cet ouvrage hydraulique. Des paysages qui privilégient l'évasion où le ciel et la terre se fondent dans les eaux d'un bleu si pur qu'on aurait pu marcher sur les flots. Nous suivons longuement des yeux les pêcheurs surveillant leurs filets et dont la sérénité et la patience nous étonnaient. Khaled Ben Jomaâ est fier du secteur de la pêche qui a donné un plus aux richesses locales : «Comme la saison de pêche débute le 1er mai et dure jusqu'au 28 février (les mois de mars et d'avril étant un repos biologique pour le barrage qui reconstitue ses stocks en poisson), la plupart des pêcheurs ont des activités secondaires : maçons, ouvriers ou agriculteurs pour subvenir aux besoins de leurs familles. Par ailleurs, 80% des poissons pêchés sont acheminés vers les marchés de Tunis et de Sfax. Et le rendement journalier par barque est de l'ordre de 20 kilos…» Même si le gros du poisson est vendu ailleurs dans le pays, beaucoup de familles d'El Hajeb et de Nassrallah n'hésitent pas à s'approvisionner directement auprès des pêcheurs du barrage. Mme Selma Marrakchi, fonctionnaire, aimerait faire partager à tous les hôtes les saveurs des produits du barrage. C'est pourquoi elle nous explique ses recettes préférées : «J'aime bien préparer les ragoûts d'anguilles aux becs longs et pointus. Après avoir nettoyé le poisson, je le coupe en tranches s'il est gros, je l'assaisonne de sel, de kamoun et de poudre de piment et je laisse macérer. Ensuite, je fais frire des rondelles de pommes de terre, des piments, des tomates et des œufs. Puis, je fais frire le poisson et je garnis les plats et je sers en accompagnant une sauce tomate et des tranches de citron…»